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Fret SNCF: la direction présente son plan pour éviter une lourde sanction européenne

juin 2, 2023 14:15, Last Updated: juin 2, 2023 16:01
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La direction de la société Fret SNCF a présenté vendredi aux organisations syndicales son « plan de discontinuité » visant à éviter une lourde sanction de la Commission européenne, alors qu’une centaine de cheminots manifestaient devant le siège de l’entreprise, à Saint-Ouen, près de Paris.

Menacée de devoir rembourser une dette de 5,3 milliards d’euros considérée par Bruxelles comme une aide d’État illégale, ce qui la mettrait immédiatement en faillite, Fret SNCF doit faire place à une nouvelle société plus petite, et abandonner 20% de son activité à des concurrents.

Création d’une nouvelle société baptisée New Fret

« Ce qui nous arrive n’est pas de notre fait, ce n’est pas une décision d’entreprise », a déclaré le directeur général de Fret SNCF, Jérôme Leborgne, devant une centaine de manifestants, a constaté une journaliste de l’AFP. « C’est une décision qui s’impose à nous, qui vient de loin dans le temps et qui s’est décidée entre Bruxelles et l’État », a-t-il poursuivi, sous les cris « démission ! démission! »

« Je comprends l’inquiétude et la colère des cheminots. Cette affaire est vraiment un choc d’autant plus que, pendant deux ans en 2021 et 2022, on a été positif en marge opérationnelle pour la première fois grâce à l’engagement des cheminots », a souligné le responsable.

Un actionnaire minoritaire au capital des deux nouvelles entités du pôle fret

Présenté vendredi au Comité social et économique (CSE) de Fret SNCF, le plan remis à Bruxelles par l’État français prévoit la création le 1er janvier 2025 d’une nouvelle société, baptisée pour l’instant New Fret. Celle-ci doit reprendre des activités représentant 80% du chiffre d’affaires et 70% du trafic de Fret SNCF, et occuper 90% de ses presque 5000 cheminots. Une autre société (New Maintenance) doit s’occuper de la maintenance.

Un actionnaire minoritaire, que Paris espère public, doit entrer au capital de ces deux nouvelles entités, qui seront rattachées au pôle fret du groupe SNCF. Tous les agents doivent être réaffectés dans les nouvelles entités ou repris dans le groupe, selon la direction.

« On nationalise les pertes et on privatise les profits »

La manifestation, à l’appel des syndicats CGT-Cheminots, Unsa ferroviaire, SUD-Rail et CFDT-Cheminots, n’a pas empêché la tenue de la réunion. « On nationalise les pertes et on privatise les profits », a dénoncé Fabien Villedieu pour SUD-Rail.

« Il faudrait que le gouvernement ait du courage et dise à la Commission européenne que si on veut que les camions arrêtent de circuler et soient transférés sur le rail, il faut aider les entreprises ferroviaires », a-t-il ajouté.

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