Autonome, 100% électrique… et hors service depuis 6 mois, après n’avoir fonctionné que quelques heures. La navette électrique sans chauffeur de Gap, censée être « une première mondiale » est finalement un véritable fiasco. Le constructeur Navya a annoncé jeudi 3 février qu’il ne souhaitait plus faire fonctionner le véhicule.
Le 20 septembre dernier, la ville de Gap inaugurait fièrement sa nouvelle navette électrique, Néa. Sa mission était de désengorger l’axe entre Porte‑Colombe et le stade nautique, sur près de 2 km de piste cyclable, rapporte France 3.
Les problèmes ont rapidement commencé pour ce véhicule sans chauffeur de 15 places. Dès la première journée d’opération, au bout de quelques heures seulement, il est tombé en panne et a été entreposé sur un parking pendant tout ce temps.
Non seulement les problèmes techniques, liés à un défaut du système de géolocalisation, n’ont pas été réglés par la société Navya, mais celle‑ci a décidé, au bout de six mois, d’arrêter sa collaboration avec la ville de Gap. « Pour des raisons que nous ignorons encore, la société Navya ne souhaite plus faire fonctionner la navette comme il était prévu », a annoncé le 3 février Christian Hubaud, vice‑président de l’Agglomération en charge des transports, lors d’un Conseil communautaire, selon BFMTV.
« On attend à ce jour les explications du constructeur pour prendre les décisions que nous avons à prendre, qu’elles soient amicales ou juridiques », a ajouté Christian Hubaud.
Financée par l’Union-européenne
Le financement par l’Union‑européenne pour le projet a compris une somme de 327 000 euros pour la navette ainsi que 80 000 euros pour les travaux d’adaptation de la signalisation. À ces frais s’ajoute des coûts de fonctionnement de 48 000 euros par an, pris en charge par l’agglomération.
Pour l’opposition, le fiasco de la navette Néa est un « terrible gaspillage d’argent public » et une « absence totale de vision à long terme et d’anticipation au sujet des transports », relate la radio locale Alpes 1.
Entreposée pendant 2 ans avant sa mise en fonction
Pour rappel, ce ne sont pas les premiers déboires et critiques de ce projet qui se voulait innovant. Tout d’abord, alors que la navette a été présentée officiellement aux Gapençais le 17 juillet 2019 et devait être mise en fonction dès l’automne 2019, il aura fallu deux ans avant qu’elle soit finalement utilisée.
De plus, elle a reçu diverses critiques quant à sa lenteur (environ 10 km/heure) et sa circulation sur la contre-allée Albert‑Laty, et donc sur la piste cyclable. Il était donc prévu que les vélos circulant dans le même sens que Néa, tout comme ceux circulant dans le sens opposé, se déportent pour laisser la priorité au véhicule sans chauffeur.
« Concentré de technologies de pointe », la navette Néa était qualifiée de première mondiale à cause du trajet qu’elle devait emprunter, qui impliquait de croiser une vingtaine d’intersections, de traverser une route nationale, de communiquer avec trois feux tricolores et d’activer automatiquement quatre bornes escamotables.
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