Une soixantaine d’élus français de tous bords ont appelé le 29 juillet l’Union européenne (UE) à « renoncer » à l’accord passé avec l’Azerbaïdjan pour doubler les importations de gaz, dénonçant les « aspirations belliqueuses » de ce pays.
« Cette initiative poursuit la course effrénée vers l’exploitation des ressources de notre planète (et) place l’Union européenne en situation d’une nouvelle dépendance envers un État aux aspirations belliqueuses », affirment les signataires dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde.
Le texte est notamment signé par le secrétaire national écologiste Julien Bayou EELV (Europe Écologie les Verts), la députée de la gauche radicale Clémentine Autain LFI (La France insoumise), l’eurodéputé de droite François-Xavier Bellamy LR (Les Républicains), et l’eurodéputé EELV Yannick Jadot.
Pour remplacer le gaz russe, la Commission européenne se rapproche de l’Azerbaïdjan, État autoritaire et corrompu qui ne cesse de violer le droit international depuis sa guerre meurtrière au Haut-Karabakh. Les indignations sélectives de l’Europe sont révoltantes, et dangereuses. pic.twitter.com/ttZDnYQF7l
— Fx Bellamy (@fxbellamy) July 20, 2022
L’Arménie… première victime
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le 18 juillet, à Bakou, un accord avec l’Azerbaïdjan pour doubler « en quelques années » les importations de gaz de l’UE depuis cette ancienne république soviétique du Caucase.
« Nous demandons instamment à la Commission européenne de renoncer à ce projet avec l’Azerbaïdjan et aux chefs d’État et de gouvernement de l’UE, ainsi qu’au Parlement européen, de ne ratifier sous aucun prétexte un accord qui aurait pour effet de substituer à la dépendance au gaz russe, une dépendance au gaz azerbaïdjanais », préviennent la soixantaine de signataires parmi lesquels figurent le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, et le président de région Provence-Alpes-Côte d’Azur, proche de la majorité présidentielle, Renaud Muselier.
Selon les signataires, le pays du Caucase « participe également à la course effrénée pour les financements en matière d’armements qui exterminent les Arméniens au Haut-Karabakh ou dans la République d’Arménie ».
« L’Azerbaïdjan a clairement indiqué n’être pas rassasiée par sa victoire militaire », assurent-ils en référence à « la guerre des 44 jours de l’automne 2020 » dans la région du Nagorny Karabakh, un territoire contesté avec l’Arménie.
« Ursula von der Leyen affaiblit l’Union européenne »
À leurs yeux, cet accord constitue « par ailleurs une réponse du passé, contraire aux engagements de transition écologique et à l’exigence d’une énergie plus verte pour une Union européenne plus souveraine ».
« En choisissant l’Azerbaïdjan comme fournisseur de gaz, Mme von der Leyen affaiblit de fait l’Union européenne », alertent-ils.
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