L’organisation terroriste Hamas a annoncé samedi qu’au moins 71 Palestiniens avaient été tués dans une frappe israélienne sur un camp de déplacés du sud de la bande de Gaza, un secteur où Israël a dit avoir visé le chef de la branche armée du mouvement islamiste.
« Un massacre odieux »
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a dénoncé « un massacre odieux de l’occupation (Israël, ndlr) contre des citoyens et des déplacés dans la zone al-Mawasi de Khan Younès », faisant état de plus de 71 morts et de 289 blessés, d’après un communiqué (chiffres non vérifiés).
La zone d’al-Mawasi, sur la côte entre Rafah et Khan Younès, avait été déclarée « zone humanitaire » par Israël, en théorie sûre pour les déplacés.
« Deux cerveaux du massacre du 7 octobre »
Sans préciser si les deux hommes étaient morts, l’armée israélienne a confirmé avoir visé le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, et Rafa Salama, commandant de la brigade de Khan Younès, « qui étaient deux cerveaux du massacre du 7 octobre ».
« La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas et où, d’après nos informations, seuls des terroristes du Hamas étaient présents et où il n’y avait pas de civils », a-t-elle indiqué dans un communiqué. « Il s’agit d’une frappe précise. Il est estimé que la plupart des victimes sont aussi des terroristes qui étaient avec Deif et Salama », a affirmé l’armée. Chef des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche militaire du Hamas, Mohammed Deif est l’une des personnes les plus recherchées par Israël.
L’armée israélienne a publié des photo avant et après la frappes « du complexe où se cachaient les terroristes ».
Dans une opération conjointe de Tsahal et du Shin Bet, basée sur des renseignements précis, le Commandement Sud de Tsahal et l’armée de l’air israélienne ont effectué une frappe ciblant deux hauts responsables du Hamas et d’autres terroristes cachés parmi des civils. La frappe a… pic.twitter.com/l8nXK3k3IL
— Tsahal (@Tsahal_IDF) July 13, 2024
Le Hamas a estimé que les allégations israéliennes visaient « à masquer l’ampleur de l’effroyable massacre ». « Ce n’est pas la première fois que l’occupation (Israël) affirme avoir visé des dirigeants palestiniens, avant que cela ne s’avère faux », a dit le Hamas dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien a rappelé de son côté que Benjamin Netanyahu avait « donné, au début de la guerre, une instruction permanente pour éliminer les hauts dirigeants du Hamas ». Il « a été mis au courant des développements » et « fera une évaluation de la situation aujourd’hui (samedi) » avec des responsables sécuritaires, d’après son bureau.
Dans le secteur d’Al-Mawasi, « il reste de nombreuses dépouilles de martyrs éparpillées dans les rues, sous les décombres et autour des tentes de déplacés que l’on ne peut atteindre en raison des tirs intenses de l’occupation », a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, estimant qu’il s’agissait d’un « nouveau massacre ».
Les victimes ont été transférées vers plusieurs hôpitaux de la région. À l’hôpital koweïtien de Rafah, le directeur Suhaib al-Hams, a indiqué que la plupart des blessures étaient graves, dont des amputations. Il a qualifié la situation de « vrai désastre qui survient en plein effondrement du système de santé », d’après un communiqué.
L’Argentine déclare le Hamas comme une « organisation terroriste internationale »
« Le groupe Hamas a été déclaré par l’État argentin comme organisation terroriste internationale », indique le communiqué du cabinet du Président ultralibéral Javier Milei, qui se présente comme un proche allié de l’État d’Israël.
« Le Hamas a revendiqué la responsabilité des atrocités perpétrées lors de l’attaque du 7 octobre. Cela s’ajoute à un long historique d’attentats commis en son nom », détaille le communiqué de la présidence argentine.
« De plus, ces dernières années ont été révélés ses liens avec la République islamique d’Iran, dont le régime été reconnu responsable des attentats contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires et la mutuelle israélienne AMIA (…) qui ont coûté la vie à plus de 100 citoyens argentins », souligne-t-il.
La justice argentine a statué en avril dernier que les attentats contre l’ambassade d’Israël en 1992 (29 morts et plus de 200 blessés) et la mutuelle israélienne AMIA en 1994 à Buenos Aires (85 morts, plus de 300 blessés, pire attentat de l’histoire du pays) avaient été commandités par l’Iran. Le pays abrite la plus grande communauté juive d’Amérique latine, avec quelque 250.000 membres.
M. Milei, un ardent défenseur d’Israël, y a effectué en février son premier déplacement diplomatique après son élection fin 2023. Il y a défendu le droit de l’État hébreu à se défendre face à ce qu’il a décrit comme « du nazisme du XXIe siècle » et annoncé un projet de déménagement de l’ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, saluée par Israël et condamnée par le Hamas.
Les États-Unis, l’Union européenne, le Canada ou encore le Royaume-Uni qualifient déjà le Hamas d’organisation « terroriste ».
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