Geneviève Callerot a 102 ans. Elle vit à Saint-Aulaye en Dordogne. Vendredi 24 août, elle a reçu la légion d’honneur des mains de Gérard Fayolle, ancien président du conseil général de Dordogne.
Elle avait d’abord refusé, confie-t-elle à France Bleu : « Je ne voyais pas pourquoi moi j’aurais la légion d’honneur. Mais j’ai pensé à mes parents. Pendant la guerre et l’Occupation, ils ont fait des tas de choses. Si je la prends, c’est autant pour eux que pour moi. »
En effet, habitant près de la ligne de démarcation entre Riberac et Montpont, Geneviève Callerot a aidé pas moins de 200 personnes à passer la frontière, à l’aide de son père et de sa sœur. «On regardait pas qui on faisait passer», explique-t-elle à France Bleu. Juifs, Anglais blessés, Américains, elle va tous les aider à fuir.
Mais en octobre 1942, elle se fait prendre et passe trois semaines en prison.
En 1956, elle achète sa maison à Saint-Aulaye. C’est le maire actuel, Yannick Lagrenaudie, qui a fait la demande de légion d’honneur à la préfète de la Dordogne. Il a aussi donné son nom à la médiathèque de la commune. Il tenait ainsi à rendre hommage au « parcours atypique de Geneviève Callerot ».
« C’est un parcours de labeur et de travail. La vie dans la Double était difficile, avec son mari (Jean) ils étaient métayers avec peu de moyens », explique M. Lagrenaudie.
Pourtant, Geneviève Callerot se découvrira, sur le tard, des appétences pour l’écriture. En effet, son cousin, Jean-Charles, écrivain-humoriste connu pour le roman La Foire aux cancres, est celui qui lui a conseillé d’écrire. Depuis, Geneviève Callerot a publié 6 romans, dont Cinq Filles du Grand-Barrail, qui a été vendu à plus de 15 000 exemplaires. Le 7e, déjà écrit, aura pour thème son histoire sous l’Occupation.
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