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Géorgie : un recomptage partiel des votes aura lieu après des accusations de fraude électorale

octobre 29, 2024 12:07, Last Updated: octobre 29, 2024 12:08
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La Commission électorale de Géorgie a annoncé mardi un recomptage dans 14% des bureaux de vote, après que l’opposition pro-européenne eut accusé de fraudes le parti au pouvoir qui a revendiqué la victoire lors des législatives samedi.

Le dirigeant hongrois Viktor Orban, proche de Vladimir Poutine et voix discordante au sein de l’Union européenne, est lui venu soutenir le régime en place en Géorgie, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire pro-russe.

L’Union européenne, les États-Unis et des observateurs internationaux dénoncent depuis samedi soir des « pressions » lors du scrutin. L’opposition juge l’élection « volée » et refuse de reconnaître les résultats. Bruxelles et Washington avaient explicitement demandé à Tbilissi d’ouvrir des enquêtes sur ces allégations d’« irrégularités significatives ».

Dans ce contexte, un nouveau comptage partiel des voix doit être organisé dans la journée. Les autorités géorgiennes « vont mener un recomptage des voix dans cinq bureaux de vote choisis au hasard dans chaque circonscription », a annoncé la Commission électorale.

D’après des résultats quasi définitifs, Rêve géorgien est crédité de 53,92% des voix, contre 37,78% pour la coalition d’opposition.

« Si les libéraux avaient gagné », on aurait dit « que c’est démocratique »

Cette annonce intervient au moment où le dirigeant hongrois Viktor Orban entame mardi sa deuxième journée de visite officielle à Tbilissi pour afficher son soutien au gouvernement, un pied de nez à l’UE dont la Hongrie assure actuellement la présidence tournante.

Mardi matin, M. Orban s’est félicité de la victoire de Rêve géorgien lors d’élections qu’il a qualifiées de « libres et démocratiques ». Je vous « félicite d’avoir voté pour la paix » et de « ne pas avoir permis que votre pays devienne une seconde Ukraine », s’est réjoui M. Orban, seul dirigeant de l’UE à saluer les résultats. « Si les libéraux avaient gagné », Bruxelles « dirait que c’est démocratique », a-t-il lancé, provocateur. Samedi, il avait évoqué une « écrasante victoire » du parti au pouvoir.

Ce déplacement inattendu a déclenché la colère de plusieurs chancelleries européennes et de Bruxelles. M. Orban « ne représente pas l’Union européenne », avait taclé lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell.

De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de 13 États membres de l’UE, dont la France, l’Allemagne et la Pologne, ont « critiqué » dans un communiqué le déplacement « prématuré » du chef du gouvernement hongrois.

À l’appel de l’opposition et de la présidente géorgienne pro-européenne Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, des dizaines de milliers de Géorgiens avaient manifesté lundi soir à Tbilissi dans le calme, pour dénoncer le résultat des législatives. Sur les notes de l’hymne de l’UE, des manifestants ont brandi des drapeaux géorgiens, européens et parfois ukrainiens, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Accusé d’orienté le pays vers Moscou

Dans un entretien à l’AFP, Mme Zourabichvili avait dénoncé quelques heures plus tôt des méthodes de fraudes « sophistiquées », similaires, selon elle, à ce qui est pratiqué en Russie. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a lui rejeté des « accusations infondées » et réfuté toute ingérence de son pays dans le processus électoral.

Rêve géorgien est accusé par ses opposants d’orienter le pays vers Moscou, et de s’éloigner de l’objectif, inscrit dans la Constitution, de rejoindre l’UE et l’Otan.

Face à la polémique naissante, le Premier ministre, Irakli Kobakhidzé, a toutefois assuré lundi que la « principale priorité » de Tbilissi restait « l’intégration européenne » et dit « s’attendre à un redémarrage des relations » avec Bruxelles, après les tensions des derniers mois.

Bruxelles avait gelé au printemps le processus d’adhésion à l’UE à la suite de la promulgation d’une loi controversée sur « l’influence étrangère », inspirée d’une législation russe utilisée par le Kremlin pour écraser la société civile.

Les États-Unis ont, pour leur part, adopté des sanctions contre des responsables géorgiens pour leur « répression brutale » lors des manifestations qui s’en étaient suivies.

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