Une invalide qui remarche, un patient remis d’un cancer a priori incurable, un aveugle qui recouvre la vue… En déjouant les pronostics, les guérisons inexpliquées continuent de fasciner la médecine, rendue « modeste » face à ces phénomènes exceptionnels.
À l’Assomption, des milliers de fidèles participeront au pèlerinage de Lourdes (Hautes-Pyrénées), le plus important pour les catholiques français. Parmi eux, des centaines de malades en quête d’une guérison tant espérée.
Le soixante-dixième et dernier « miracle » reconnu à ce jour par l’Église concerne une religieuse, sœur Bernadette Moriau. Atteinte d’une grave invalidité l’empêchant pratiquement de marcher et cause de douleurs épouvantables, elle avait recouvré, en 2008, à 69 ans, toutes ses facultés physiques. Elle venait d’effectuer un pèlerinage à Lourdes.
« J’ai pris mes fonctions en avril 2009, en juillet elle a frappé à ma porte en me disant : « Bonjour, je suis guérie », se souvient Alessandro de Franciscis, médecin et président du bureau des constatations médicales de Lourdes. Il faudra dix ans à l’Église pour reconnaître cette « guérison miraculeuse ».
Sept critères fondamentaux
Première étape : vérifier que celle-ci répond à sept critères fondamentaux (la maladie doit être grave et reconnue ; la guérison, inexpliquée par aucun traitement, doit être soudaine, instantanée, complète et durable).
Après avoir franchi le cap du bureau auquel participent des dizaines de médecins, le dossier peut être envoyé à une seconde instance, le comité médical international de Lourdes (CMIL), composé d’une trentaine d’experts, qui se réunit une fois par an. S’ils reconnaissent le « caractère inexpliqué dans l’état actuel des connaissances scientifiques » d’une guérison, il appartient ensuite à l’évêque du diocèse où vit l’intéressé(e) de faire ou non la « proclamation canonique » du « miracle ».
Des guérisons spontanées
Les cas de Lourdes sont emblématiques mais la médecine recense d’autres guérisons spontanées. En 1993, une vaste étude en avait dénombré 1574 dans le monde entre 1864 et 1992, dont plus des deux tiers concernaient des cancers. « J’ai vu des patients avec des métastases, pour lesquels les chimios ne marchaient pas et puis… subitement, ça a fonctionné et on a obtenu une rémission complète », se remémore Jacques Rouëssé, cancérologue, membre du CMIL et de l’Académie nationale de médecine.
Dans le cas des cancers, les médecins hasardent quelques explications : « Pour des malades avec des métastases qui n’évoluent plus en l’absence de traitement, on peut imaginer que des mécanismes immunitaires naturels se mettent en place », capables de provoquer cette rémission, avance M. Rouëssé.
Pour d’autres pathologies, le mystère reste entier. Parmi les dossiers reçus à Lourdes, le médecin se remémore celui d’un homme aveugle en raison d’une lésion de la rétine liée au diabète. « Le fond d’œil ne montrait aucune amélioration mais lui voyait de nouveau », rapporte-t-il.
De ces « cas exceptionnels », il a tiré la conclusion que « la médecine apprend la modestie ». « Quand on vieillit sous le harnais de la médecine, on devient de plus en plus modeste », renchérit Alain Franco, professeur honoraire de médecine, gériatre, également membre du CMIL.
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