La victime avait été retrouvée en train d’agoniser dans une zone isolée située à proximité du canal du Midi au début du mois de novembre. En état d’hypothermie, le visage tuméfié, elle pesait moins de 40 kilos.
Le 24 février, un homme de 22 ans soupçonné d’avoir séquestré, torturé et affamé une jeune fille de 19 ans pendant plusieurs mois a été mis en examen à Béziers.
Le 2 novembre 2019 « une jeune femme inconsciente était découverte par un vététiste dans une zone isolée en bord de voie à Vias », a indiqué Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers, dans un communiqué relayé par Ouest-France.
« En hypothermie (22° C), légèrement vêtue malgré de basses températures, pesant moins de 40 kg et le visage tuméfié, elle avait été hospitalisée en état d’urgence absolue à Montpellier », précise le magistrat.
À la suite de sa prise en charge par les secours, la jeune femme était restée dans le coma pendant neuf jours. Elle est toujours hospitalisée aujourd’hui et son état reste très fragile.
Originaire de Châteauroux (Indre), la victime, en proie à d’importantes difficultés sociales, avait rejoint le jeune homme de 22 ans à Agde (Hérault) au cours de l’été 2019 après l’avoir rencontré sur Internet. Lui et l’un de ses frères l’avait alors hébergée.
« À partir du mois de septembre 2019, il l’aurait maltraitée, enfermée dans un cagibi cadenassé, attachée, bâillonnée, régulièrement battue, vivant dans un état de saleté permanent, privée d’aliments et de soins et même parfois forcée à manger des excréments de chats », souligne Raphaël Balland.
La jeune femme aurait également été contrainte de reverser les prestations sociales qu’elle recevait à ses bourreaux. Les sommes extorquées à la victime leur auraient notamment servi à « s’acheter des jeux vidéos ».
Une jeune femme torturée et séquestrée pendant des mois par un homme rencontré sur internet https://t.co/DkwViYFrzx
— Ouest-France (@OuestFrance) March 6, 2020
Plusieurs membres de la famille mis en examen
Si les deux frères ont été mis en examen pour séquestration en vue de faciliter des actes de torture et de barbarie et des extorsions des moyens de paiement de la victime, un troisième membre de la fratrie a été placé sous contrôle judiciaire, tandis que leur mère et son compagnon ont été mis en examen pour abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité des personnes.
Âgée de 44 ans, la mère des mis en cause est notamment accusée d’avoir modifié l’état des lieux d’un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité.
Le parquet de Béziers avait aussi requis la mise en examen des deux frères et de leur mère pour « tentative d’assassinat », leur reprochant d’avoir abandonné la victime « agonisante et très légèrement vêtue, malgré des températures hivernales, dans un lieu isolé ».
La juge d’instruction en charge du dossier a toutefois rejeté la demande du parquet. Celui-ci a interjeté appel de la décision.
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