Entre les propriétaires de La crêperie du pêcheur, située sur le cap d’Erquy (Côtes-d’Armor), et le voisin de celle-ci, c’est la guerre. Ce dernier, qui reproche à l’établissement les odeurs de crêpes et le bruit des clients, a décidé de porter l’affaire en justice. Une pétition a été lancée pour soutenir les restaurateurs.
Marlène Dupont et Alex Polge ont repris la crêperie en février 2020, à la suite de Patrick Emery, qui avait ouvert ce commerce sur le cap d’Erquy en 2009, à une époque où « il n’y avait aucun restaurant sur le cap ». Le voisin, lui, a fait construire sa maison bien avant, en 2000. Victimes des nuisances sonores et olfactives, il s’est tourné vers les tribunaux pour régler ce litige, rapporte Actu.fr.
« C’est insupportable en été »
« Il n’y avait pas de crêperie à ce moment-là. Si ça avait été le cas, je serais parti en courant ! À l’époque, nous nous sommes installés sur une zone Natura 2000, protégée, calme et paisible », se défend le voisin mécontent, qui regrette de ne pas avoir entamé de procédure lorsque cette crêperie s’est installée, en 2009. « C’est insupportable en été, ils travaillent de 11 heures à 23 heures : les odeurs, le bruit. Ça commence avec les week-ends prolongés du printemps jusqu’à la fin de l’été ! » se plaint-il.
Le voisin a dénoncé les nuisances sonores et olfactives de l’établissement, notamment en envoyant plusieurs courriers, d’abord au premier propriétaire de la crêperie, en vain. Il a donc attendu « un changement de municipalité » pour réitérer ses doléances, « espérant plus d’écoute ».
Ils opèrent de multiples changements pour réduire les nuisances, en vain
Lorsque Marlène et Alex ont repris la crêperie en 2020, l’activité a été mise à mal avec l’arrivée de la pandémie, à laquelle s’est ajoutée une première plainte du voisin indiquant « la gêne occasionnée par les fumées et les odeurs de crêpe », explique Alex. Raison pour laquelle il a fait installer une nouvelle hotte et un extracteur d’air, pour un coût total de 12.000€. Pour diminuer également les nuisances sonores « des pas sur le gravier et de portières qui claquent », le couple a condamné les places de parking jouxtant la palissade du voisin.
Mais à la fin de la saison 2021, le voisin n’étant toujours pas content envoie de nouveau un courrier, déplorant le bruit de la nouvelle hotte, mais aussi des clients sur la terrasse, la vaisselle qui s’entrechoque ainsi que les cris des enfants. Marlène et Alex opèrent alors de nouveaux changements, désireux de réduire au mieux ces désagréments. Ils déplacent la plonge à l’opposé de la maison, installent un double vitrage et demandent à leur personnel de se garer plus loin, « afin de ne pas gêner le voisinage lorsqu’ils s’en allaient après le service », précisent-ils.
Leur crêperie en Bretagne sent trop la crêpe, un couple assigné en justice https://t.co/ELsjS3Zu7d via @actufr
— Le Penthièvre (@LePenthievre) January 17, 2023
Le voisin assigne en justice les restaurateurs, ceux-ci lancent une pétition
Malgré tous ces changements, rien n’y fait et en août 2022, le couple reçoit un courrier de l’avocat du voisin en question. Après une convocation pour une rencontre avec un conciliateur de justice, qui s’est déroulée en octobre 2022 en mairie, les deux parties ne sont pas parvenues à s’entendre car pour le voisin, « les travaux apportés n’ont rien changé aux nuisances ! Ça sent toujours autant, il y a toujours autant de bruit ».
Le couple décide donc d’équiper la hotte d’un silencieux, pour un montant de 2500€, et de démolir la cabane des enfants dans l’espoir que leurs cris cessent. Les restaurateurs ont également entrepris la construction d’une véranda, pour un coût de 150.000€, celle-ci sera terminée avant la réouverture de la crêperie, prévue le 4 février prochain. « Toute en double vitrage, isolée au maximum pour éviter le bruit. On a testé, il n’y a rien qui passe », précise Marlène.
Dans le même temps, les crêpiers ont reçu une assignation en justice pour le 16 février prochain. Son objectif est, pour le plaignant, de « vivre à nouveau dans un environnement sans odeurs, sans bruits, comme il y a 20 ans ». « Si la procédure peut aller jusqu’à la fermeture… », espère-t-il. Dépité, le couple a lancé une pétition sur change.org ce 13 janvier, dans l’espoir d’obtenir des soutiens. Celle-ci a déjà atteint plus de 9000 signatures à ce jour.
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