Depuis quelques mois, des éleveurs et des organisations agricoles remettent en cause le nombre de loups en France, estimé par l’Office français de la biodiversité (OFB), à la suite de nombreuses attaques de troupeaux.
Selon l’OFB, il y aurait environ 624 loups en France. Un nombre de plus en plus critiqué par des éleveurs et des organisations agricoles, qui constatent une augmentation des attaques de leurs troupeaux. Cependant, malgré la polémique qui grandit, l’OFB reste confiant sur son estimation et a expliqué ses méthodes.
Pour Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole FNSEA, « l’OFB ment sur le nombre de prédateurs ». Interrogé par France 3 Régions, Loïc Obled, directeur général délégué de l’OFB, a alors répondu que « l’OFB et un établissement public d’État qui a un devoir d’impartialité ».
Il a ensuite expliqué la marche à suivre de l’OFB pour estimer la population de loups, qui s’appuie sur un réseau de 4000 correspondants formés sur tout le territoire français, ainsi que des agents des parcs nationaux, des agents de l’Office national des forêts (ONF), des agents de l’OFB évidemment, et aussi des particuliers, des membres d’ONG, des agriculteurs et des chasseurs.
Selon Loïc Obled, toutes ces personnes récoltent diverses traces et indices laissés sur le terrain. Ensuite « on vérifie qu’ils sont en quantité et en qualité suffisante et on les verse dans un modèle de probabilité », a-t-il précisé.
Toutefois, « il ne s’agit pas d’une méthode de comptage. Il est impossible de compter les loups dans la nature, certains pouvant passer à travers les mailles du filet ou être comptés plusieurs fois. Il s’agit d’estimer le nombre de loups adultes », a-t-il souligné.
Quant au nombre de 624, il s’agit donc d’une « très forte probabilité », a expliqué Loïc Obled, qui détaille : « Ils étaient 624 à la sortie de l’hiver 2020-2021, avec un intervalle de confiance entre 414 et 834. Cela veut dire qu’il existe une très forte probabilité d’avoir une population égale à 624 et une très faible probabilité, mais qui n’est pas nulle, d’avoir les 414 ou les 834 ».
« Notre modèle est très robuste scientifiquement, il a été reconnu comme étant très fiable par différentes instances scientifiques. Mais il peut montrer ses limites s’il n’y pas assez de personnes pour récolter les indices, si ces indices ne sont pas fiables ou parce que les conditions deviennent plus difficiles avec l’expansion du loup sur le territoire », a-t-il nuancé.
Mais quand bien même le ressenti sur le terrain peut révéler une présence plus importante de loups sur un lieu, « parfois ce n’est pas le cas », a-t-il indiqué.
Quant à la suite des événements, Loïc Obled aimerait renforcer la collaboration entre l’OFB et les éleveurs. Ce lundi, le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui coordonne le plan national loup 2018-2023, a d’ailleurs réuni différents acteurs afin de faire avancer les choses en ce sens.
À la suite de cette réunion : « Nous avons pris l’engagement de former prioritairement les chasseurs et les agriculteurs pour qu’ils puissent être dans le réseau », a partagé Loïc Obled. « Des chasseurs et des éleveurs font partie du réseau mais faute de temps ou à cause d’une rupture de confiance, ils ne sont plus actifs, c’est dommage. Il faut que nous restaurions la confiance pour que ceux déjà formés reprennent du service », a-t-il conclu.
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