Le recompte partiel des votes en Irak a commencé mardi dans la ville multiethnique de Kirkouk, chef-lieu de la province pétrolière éponyme où la contestation des résultats des législatives du 12 mai a été la plus forte. « Le processus de décompte a d’abord commencé à Kirkouk, car c’est là qu’il y a eu le plus grand nombre de contestations », a affirmé à l’AFP Imad Jamil de la commission électorale.
Une équipe d’une trentaine d’employés de la commission électorale a commencé à dépouiller les bulletins dans 500 urnes, dont 186 n’avaient pas été prises en compte lors du premier décompte, a-t-il précisé sans plus d’explications. Bagdad avait envoyé lundi des renforts militaires dans la région. Les unités antiterroristes (CTS) ont établi mardi un cordon de sécurité empêchant quiconque, y compris les journalistes -à l’exception de la chaîne officielle Iraqiya-, de s’approcher du bâtiment où avait lieu le décompte manuel des bulletins de vote.
Sur près de 500.000 votants, c’est l’Union patriotique du Kurdistan (UPK fondée par Jalal Talabani) qui a été le principal bénéficiaire du vote électronique lors des législatives du 12 mai. Plusieurs formations s’étaient insurgées contre les résultats. Kurdes –majoritaires–, Arabes et Turkmènes s’étaient menacés du pire, forçant les autorités à imposer un couvre-feu nocturne le soir de l’annonce des résultats.
L’UPK avait raflé 6 sièges, alors que trois autres étaient allés au Front turkmène, trois à l’Alliance arabe et un pour les chrétiens. Dimanche, au moins 19 personnes avaient été blessées dans un attentat suicide à la voiture piégée contre un hangar où étaient entreposées des urnes dans la ville de Kirkouk. L’explosion a endommagé le bâtiment mais pas les urnes, avait précisé le gouverneur de la province, Rakan al-Jubouri.
Les élections législatives du 12 mai ont donné une victoire surprise à la liste conduite par le dirigeant populiste Moqtada Sadr allié aux communistes. Après le recompte manuel des bulletins de vote à Kirkouk, le processus se poursuivra dans les autres circonscriptions contestées: les trois provinces kurdes (Erbil, Souleimaniyeh et Dohouk), Ninive, Salaheddine et al-Anbar, a affirmé M. Jamil.
DC avec AFP
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