Israël se retire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies

Israël accuse le CDH d'avoir un parti pris de longue date contre l'État juif et déclare qu'il se joint aux États-Unis dans la décision de se retirer

Par Dan M. Berger
7 février 2025 05:16 Mis à jour: 7 février 2025 12:56

Le 5 février, Israël s’est retiré du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH), invoquant « un parti pris institutionnel actuel et incessant » contre l’État juif.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a annoncé cette décision sur les réseaux sociaux, citant celle annoncée la veille par le président américain Donald Trump de retirer les États-Unis du Conseil.

« Israël rejoint les États-Unis et ne participera pas au CDH », a écrit M. Sa’ar.

Les États-Unis et Israël ne font pas partie des 47 membres du groupe, mais, en tant que membres de l’ONU, ils bénéficient d’un statut d’observateurs informels et d’un siège dans la salle de réunion du Conseil.

Un responsable de l’ONU pour la région palestinienne a qualifié l’action d’Israël d’« extrêmement grave ».

« Cela montre l’orgueil et le manque de prise de conscience de ce qu’ils ont fait. Ils insistent avec suffisance sur le fait qu’ils n’ont rien à se reprocher, et ils le prouvent à l’ensemble de la communauté internationale », a déclaré Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés.

Mme Albanese a déclaré craindre que les actions militaires d’Israël, qu’elle allègue comme un « génocide » contre les Palestiniens, ne s’étendent et ne s’intensifient en Cisjordanie, que les Palestiniens veulent voir constituer, avec Gaza, le noyau d’un futur État indépendant.

Dans une lettre adressée à Jorg Lauber, président du CDH, M. Sa’ar a déclaré que les préjugés envers Israël étaient permanents depuis la création du groupe en 2006.

Le CDH a toujours protégé les auteurs de violations des droits de l’homme en leur permettant de se soustraire à la surveillance, et il diabolise de manière obsessionnelle la seule démocratie du Moyen-Orient, Israël« , a déclaré M. Sa’ar dans son message sur la plateforme X. »

« Cet organisme s’est concentré sur l’attaque d’un pays démocratique et la propagation de l’antisémitisme au lieu de promouvoir les droits de l’homme. »

M. Sa’ar a fait remarquer que plusieurs pays connus pour leurs violations des droits de l’homme ont reçu moins de résolutions du Conseil qu’Israël.

« La discrimination dont nous faisons l’objet est évidente : au sein du CDH, Israël est le seul pays dont un point de l’ordre du jour lui est exclusivement consacré. Israël a fait l’objet de plus de 100 résolutions de condamnation, soit plus de 20 % de toutes les résolutions jamais adoptées par le Conseil – plus que contre l’Iran, Cuba, la Corée du Nord et le Venezuela réunis. Israël ne tolérera pas cette discrimination plus longtemps ! »

L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Daniel Meron, a affirmé aux journalistes que le Conseil « est un organe partial depuis ses débuts, où les dictatures font la leçon aux démocraties en matière de droits de l’homme ».

« Israël reste attaché aux droits de l’homme et s’engage à le faire par le biais de mécanismes crédibles et non politisés », a affirmé M. Meron.

Les membres du Conseil ont souvent accusé Israël de violer les droits de la personne pendant sa guerre à Gaza contre le groupe terroriste Hamas. L’année dernière, une enquête de l’ONU, menée par le Conseil, a conclu que l’ampleur des pertes en vies humaines étaient un crime contre l’humanité.

Israël a réfuté cette conclusion, affirmant qu’il prend soin d’éviter les pertes civiles. La plupart des déplacements de population à Gaza ont eu lieu après que les Forces de défense israéliennes (FDI) ont averti les résidents de certaines zones de quitter les lieux en prévision d’une prochaine offensive, selon les FDI.

Le 4 février, Donald Trump a annoncé que les États-Unis allaient se retirer du Conseil des droits de l’homme et qu’ils cessaient de financer l’UNRWA, l’agence des Nations unies d’aide aux Palestiniens et principal employeur dans la bande de Gaza.

Les États-Unis avaient déjà suspendu le financement de l’UNRWA en 2018, durant le premier mandat de Donald Trump. Il avait été rétabli sous l’administration Biden, mais a de nouveau été interrompu après qu’il a été démontré qu’au moins neuf employés de l’agence avaient participé à l’attaque du groupe terroriste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Israël affirme que le nombre d’employés de l’UNRWA suspectés d’être des terroristes est beaucoup plus élevé. Le pays a affirmé que 1200 des 13.000 employés de l’UNRWA à Gaza appartenaient au Hamas et que 6000 d’entre eux comptaient des membres de leur famille dans ce mouvement.

Donald Trump a retiré les États-Unis du Conseil des droits de l’homme en juin 2018. Nikki Haley, alors ambassadrice de l’ONU, a accusé le Conseil de « parti pris chronique contre Israël » et a pointé du doigt des pays qui, selon elle, sont des auteurs de violations des droits de l’homme parmi ses membres.

Joe Biden a réitéré son soutien au Conseil, et les États-Unis y ont obtenu un siège en octobre 2021. Toutefois, son administration a annoncé en septembre 2024 qu’elle ne briguerait pas un nouveau mandat.

Avec Reuters

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