L’ancien ministre Jérôme Cahuzac, qui avait été condamné pour fraude fiscale, a annoncé son retour en politique. Il compte se présenter aux élections législatives dans le Lot-et-Garonne, sous l’étiquette « centre gauche », face à la députée sortante RN Annick Cousin, dans la 3e circonscription du département.
Six ans après sa condamnation pour fraude fiscale, l’ancien ministre du Budget sous la présidence de François Hollande estime avoir le droit de se présenter aux législatives puisqu’il a « payé sa dette », ainsi qu’il l’a expliqué ce lundi 17 juin sur BFMTV.
« Qui n’a jamais demandé une deuxième chance ? »
« Il est clair que je ne m’interdis rien », avait déjà souligné sur France Inter fin novembre dernier Jérôme Cahuzac, considérant qu’il avait désormais « purgé sa dette ». « Qui n’a jamais demandé une deuxième chance ? », a-t-il encore lancé auprès de BFMTV ce lundi. L’ancien ministre a décidé de se présenter les 30 juin et 7 juillet prochains, dans le Lot-et-Garonne. En reprenant sa carrière politique, il pense ainsi pouvoir « réveiller ce territoire qui se meurt ». « J’ai réfléchi, on ne se lance pas dans un tel projet politique sans y avoir réfléchi », a-t-il assuré.
Précisant n’avoir « ni sollicité ni espéré cette investiture de la part du Nouveau Front populaire et pas davantage d’un quelconque parti de la majorité présidentielle », l’ancien élu, âgé de 71 ans, se présente en tant que candidat indépendant. « Je ne suis tributaire et je ne dépends d’aucun parti », avait-il déjà précisé le 9 juin dernier.
Sur BFMTV, il a indiqué être « très sévère avec les programmes des deux blocs extrêmes, aussi bien le Rassemblement national que le Nouveau Front populaire ». Il pense que si « ces programmes sont appliqués », la « catastrophe économique » est assurée.
Il estime le programme du Nouveau Front populaire « tout à fait irréalisable »
Il s’en est pris particulièrement au programme de la gauche, le jugeant « tout à fait irréalisable », et soulignant au passage que cette coalition ne sera pas pérenne. « J’ai envie de leur dire : si c’était si facile de se mettre d’accord, pourquoi ne l’avez-vous pas fait avant ? »
Pointant les médias qui prennent plaisir à remettre ses déboires avec la justice sur le tapis – ayant été condamné en 2018 à trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale – il s’est défendu ce lundi : « C’est le passé, j’ai payé ma dette, j’ai le droit de me présenter devant les électeurs », concluant : « Je vous demande simplement une chose, attendez le jugement des électeurs ! »
À la suite de sa condamnation, l’homme politique avait bénéficié d’un aménagement de peine avec bracelet électronique. C’est Mediapart qui, en 2013, avait révélé que l’ancien ministre des Finances détenait un compte caché à l’étranger.
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