Luke Farritor, étudiant en informatique à l’université du Nebraska, a élaboré un algorithme capable de lire un papyrus jusque-là indéchiffrable.
Un étudiant en informatique de 21 ans est parvenu à déchiffrer un mot sur un papyrus découvert en 1752, a annoncé le 12 octobre 2023 l’université du Kentucky, relate TF1 Info. Ce parchemin avait été retrouvé calciné dans les ruines d’Herculanum, ville romaine voisine de Pompéi, elle aussi anéantie par l’éruption du Vésuve en l’an 79. L’antique document n’avait jamais été déchiffré jusqu’à présent.
Comme le soulignent nos confrères, il s’agit d’une première pour un manuscrit enroulé sur lui-même, contrairement aux fragments ouverts. C’est grâce à son algorithme que Luke Farritor a finalement réussi à isoler plusieurs lettres grecques, et même traduire un mot.
« Tissus violets »
Il a ainsi remporté le « Vesuvius Challenge », lancé par une équipe de scientifiques. Les participants avaient pour objectif de déchiffrer au moins dix caractères dans une zone de 4 cm2 après la publication de milliers d’images 3D des rouleaux passés aux rayons X. Le mot grec « πορφυρας » est apparu et peut se traduire par « tissus violets » ou « teintures violettes ».
Grâce à son exploit, Luke Farritor a gagné 40.000 dollars, indique BFM TV. Le jeune homme raconte « avoir passé des soirées et des nuits entières à travailler sur un modèle d’algorithme viable ». « Le programme analysait chaque ligne du papyrus et à chaque craquèlement, cela voulait dire qu’il y avait une trace d’encre, et donc d’écriture », a-t-il détaillé en conférence de presse.
« Quand j’ai déchiffré ces lettres, je suis devenu fou. J’ai paniqué, j’ai failli m’évanouir, j’ai presque pleuré de joie. » Mais le plus gros du travail reste encore à faire: déchiffrer la totalité du parchemin. Pour motiver les participants, 700.000 dollars de récompense sont promis par le « Vesuvius Challenge » pour celui qui y parviendra.
Des chercheurs aux anges
Ces quelques petites lettres, a priori anodines, font le bonheur des chercheurs. Puisque ce mot n’apparaît dans aucun des manuscrits d’Herculanum déjà ouverts, cela signifie qu’il est possible que celui-ci révèle de nouveaux secrets. Une nouvelle « extrêmement excitante », pour reprendre les termes de Thea Sommerschield, historienne et épigraphe à l’Université Ca’ Foscari de Venise.
Selon elle, le déchiffrement des manuscrits pourrait « révolutionner notre connaissance de l’histoire et de la littérature antiques ». « Quand j’ai vu la première image, j’ai été choquée », a quant à elle reconnu Federica Nicolardi, papyrologue à l’Université de Naples. « C’était un rêve. » Maintenant, elle peut « réellement voir l’intérieur du parchemin ». Une manière de déceler encore un peu plus les mystères de cette période de l’Antiquité.
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