Selon les statistiques officielles du gouvernement japonais, il y a eu plus de décès par suicide pendant le mois d’octobre que ce qu’il y a eu de morts du coronavirus depuis le début de l’année 2020. Un phénomène de société malheureusement très répandu au Japon.
Durant le mois d’octobre, 2 153 personnes se sont suicidées au Japon, contre 2 087 morts du dénommé nouveau coronavirus depuis le début de l’année jusqu’au vendredi 27 novembre, rapporte CNN. Pendant ce seul mois, le nombre de femmes qui se sont ôté la vie a augmenté de 83 % et le nombre d’hommes, de 22 %.
More people died from suicide in Japan in October than succumbed to Covid-19 all year. And more women are taking their own lives, as they lose part-time work and take on the bulk of family responsibilities at home. @selinawangtv and @bexwright1 report. https://t.co/y26W2XspIE
— CNN Asia Pacific (@cnnasiapr) November 30, 2020
Pour le gouvernement japonais, cette forte augmentation du nombre de suicides chez les femmes peut s’expliquer par le fait qu’elles sont plus nombreuses à travailler à temps partiel, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, particulièrement touchés par la crise sanitaire. C’est aussi sur elles que reposent principalement les responsabilités familiales et l’éducation des enfants, relate CNews.
D’après Michiko Ueda, professeure à l’Université Waseda à Tokyo, ces chiffres préoccupants au Japon laissent présager une augmentation des suicides à l’échelle mondiale : « Nous n’avons même pas eu de véritable confinement, et les conséquences du Covid sont vraiment minimes comparées à celles d’autres pays. Cela suggère que d’autres pays pourraient connaître une augmentation des suicides similaire, voire plus importante, dans le futur », a-t-elle déclaré.
Au #Japon , il y a eu plus de morts par suicide en octobre que du #Covid_19 pendant toute l’année #coronavirus https://t.co/NyejS9VuML
— CNEWS (@CNEWS) November 30, 2020
Depuis plusieurs décennies, le suicide est un phénomène social qui persiste au Japon, c’est la raison pour laquelle le pays dispose de données aussi précises et rapides sur les suicides, contrairement aux autres pays qui peuvent mettre des années à les recenser. Le Japon avait par ailleurs enregistré un triste record de près de 34 500 décès en 2003, en pleine période de récession économique.
Le Japon avait malgré tout enregistré en 2019 son taux de suicide de plus bas, avec 19 959 morts, mais en restant toujours l’un des pays qui détient le plus haut taux de suicide au monde.
En 2016, le Japon comptait environ 18,5 morts pour 100 000 habitants, contre 17,7 en France, et 15,3 aux États-Unis. Selon les recherches effectuées par le gouvernement, les principales causes du suicide seraient les problèmes de santé, les problèmes financiers, les problèmes familiaux et les difficultés rencontrées au travail ou en milieu scolaire.
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