Ce mercredi, le Palais des Congrès de Paris accueille le Salon des Entrepreneurs. Du 1er au 2 février, 68 000 visiteurs sont attendus à la Porte Maillot pour découvrir plus de 300 stands et 200 conférences et ateliers. Ouvert au grand public, « le plus grand rassemblement d’entrepreneurs en Europe » d’après les organisateurs, s’adresse aussi bien aux dirigeants, qu’aux futurs créateurs d’entreprise. Cette 24e édition met un accent particulier sur les jeunes et leur volonté de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Et pour cause.
Un sondage exclusif, réalisé par OpinionWay pour l’occasion, révèle un intérêt toujours croissant des jeunes de moins de 30 ans pour se lancer à leur propre compte. Sur plus de 1 000 jeunes âgés de 18 à 29 ans interrogés en janvier dernier par l’agence, 60% d’entre eux ont envie de créer leur propre entreprise, soit le double de la moyenne nationale. De plus, 26% d’entre eux envisagent de sauter le pas d’ici à 2 ans. Il met également en lumière le déficit du système scolaire dans la préparation au lancement dans la vie professionnelle perçu par les moins de 30 ans. 79% des sondés pensent que le système éducatif prépare mal à la création d’entreprise, et 67% plus généralement à entrer sur le marché du travail.
Cette tendance s’accompagne par un désintéressement des jeunes au contrat de travail indéterminé, le Graal de la vie active française. Alors qu’un quart des jeunes s’en désintéresse, celui-ci reste un objectif majeur pour 73% d’entre eux, même si 81% le trouvent difficile à obtenir. Pour les jeunes, le CDI représente la sécurité de l’emploi facilitant l’obtention d’un logement ou d’un crédit, les avantages au droit du travail et une bonne couverture sociale. Ils y redoutent surtout la monotonie, le désintéressement au projet qui n’est pas le leur et le système hiérarchique. Le travail indépendant, quant à lui, évoque la liberté de temps de travail, des méthodes de travail et surtout le fait d’être son propre patron. L’inconvénient majeur est le risque financier et le manque de couverture sociale.
Ce qui n’est pas sans fondement. La particularité du marché du travail français est la plus saillante dans le marché immobilier. Contrairement au système anglo-saxon où les hypothèques à taux variables sont omniprésentes, la France utilise majoritairement des prêts immobiliers à taux fixe. Alors que l’hypothèque est gagée par la valeur du bien immobilier existant ou futur, le prêt immobilier et sa valeur dépendent de l’avis d’imposition donc du revenu imposable du demandeur de prêt, où la possession du CDI est une garantie non négligeable pour la banque. On peut retrouver cette particularité dans le système locatif, où les propriétaires réclament avec acharnement le justificatif d’un revenu fixe, c’est-à-dire d’un CDI.
D’où le paradoxe qui ressort de l’étude. L’écrasante majorité des jeunes interrogés réclament des mesures de sécurité pour le travail indépendant. 81% sont en faveur d’une indemnisation en cas de perte d’activité et vers une convergence des protections sociales entre le monde salarial et celui des indépendants. Ils ne réalisent sans doute pas que la monotonie du travail va de pair avec une sécurité financière bien plus élevée et que la liberté d’entreprendre selon ses propres critères est indissociable d’une instabilité pécuniaire et d’une solitude face aux aléas de l’économie du marché.
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