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Des jeunes mal préparés au monde du travail ?

janvier 31, 2017 7:00, Last Updated: février 1, 2017 10:53
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La France compte un taux de chômage des jeunes de près de 25%. Elle se place dans les derniers rangs au niveau européen. L’adéquation entre les formations proposées aux jeunes générations et les besoins réels des entreprises françaises est mise en cause. La formation reste néanmoins le premier facteur pour trouver un emploi en France.

Ils sont quelque 600 000 à entrer sur le marché du travail chaque année, soit 10% des actifs en France. Les jeunes de 15 à 24 ans ont pourtant la vie dure en matière d’intégration professionnelle. Un rapport remis le 24 janvier à Myriam El Khomri, ministre du Travail, par la Dares (service des statistiques du ministère du Travail) et France Stratégie (think tank lié au Premier ministre), révèle une situation préoccupante pour cette tranche d’âge qui peine à accéder au monde du travail.

La France, mauvaise élève concernant le travail des jeunes

Si la courbe annuelle du chômage en France semble enfin s’inverser pour la première fois depuis 2007, la tendance ne semble pas s’appliquer à la tranche des actifs les plus jeunes, de 15 à 24 ans.

Le rapport de la Dares rappelle que le chômage des jeunes a été multiplié par 3,5 en 40 ans (7% en 1976), atteignant 24% en 2016 pour les moins de 25 ans. Comparée au reste de l’Europe, la France se positionne à une triste cinquième position concernant le chômage de ses jeunes, derrière la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal mais loin devant l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas. Parallèlement, même s’il connaît une légère hausse, le taux d’activité de cette tranche d’âge demeure également faible, 15%, soit 4,5 points inférieur à la moyenne européenne en 2015.

« Certains diplômes ou spécialités de diplômes ne sont pas en phase avec les besoins des employeurs. »

-Dares, ministère du Travail

Il faut, toutefois, différencier dans cette tranche d’âge, les 15-19 ans, encore très scolarisés, des 20-24 ans, plus actifs. Afin de tenir compte du faible taux d’activité des jeunes dû aux études, le rapport de la Dares préconise de « raisonner en termes de part de jeunes au chômage que de taux de chômage car cela permet de mieux appréhender la spécificité des jeunes à l’égard de l’activité ».

Parmi ces jeunes, on compte aussi les NEET (Neither in Employment, Education or Training), qui ont entre 15 et 29 ans et ne sont ni employés, ni en cours d’études, ni en formation. Concernant la part des NEET, la France se situe au-delà de la moyenne de l’Union européenne et de l’OCDE en la matière. Contrairement à d’autres pays de l’UE où il a connu une baisse depuis 2013, ce taux n’a pas encore reculé en France et reste élevé (17% en 2015 pour les 15-29 ans).

Une inadéquation entre la formation des jeunes et les besoins des employeurs ?

Face à de tels résultats qui semblent peu évoluer, il est intéressant de s’intéresser, en amont, au parcours de formation de ces jeunes ainsi qu’au type de demandes exprimées par les employeurs.

S’il semble évident que le niveau de qualification joue un rôle déterminant dans l’insertion professionnelle, le rapport Dares y apporte encore quelques précisions : le taux de chômage des peu diplômés est près de trois fois supérieur à celui des diplômés et ces moins diplômés connaîtront des trajectoires d’accès à l’emploi plus instables et plus longues. Ils seront aussi les premiers à être touchés par la conjoncture du marché du travail. Cependant, à niveau égal de qualification, la filière choisie favorise une insertion plus ou moins rapide. Selon le rapport, « 86% des diplômés en bac+2 ou +3 santé social accèdent rapidement à l’emploi durable contre 51% des bac+2 hors santé social ».

Le rapport révèle ainsi, que les jeunes générations sont en moyenne, davantage diplômées que les anciennes. Et pourtant, cela ne semble pas influer davantage sur la courbe du chômage des jeunes. Un autre facteur, essentiel, vient en effet se substituer au premier : les attentes des employeurs et donc les problèmes d’appariement entre offre et demande de travail. Le rapport précise que certains diplômes ou spécialités de diplôme ne sont pas en phase avec les besoins des employeurs, lesquels sont de plus en plus en demande de compétences non cognitives alors même que celles-ci sont difficiles à signaler et à repérer.

En effet, « les emplois de services qui valorisent les compétences non cognitives, autrement dit les traits de personnalité et les compétences relationnelles » devraient connaître une forte croissance dans la décennie à venir. On devrait enregistrer les mêmes augmentations pour les « métiers très qualifiés et peu qualifiés, notamment, dans les secteurs de la santé et de l’action sociale mais également de l’administration, de la finance et de la comptabilité », souligne le rapport de la Dares.

Parallèlement à ce déséquilibre existant entre l’offre et la demande de travail, viennent se greffer des facteurs externes tels que l’acquisition des compétences de base (1 jeune sur 10 ne maîtrise pas les fondamentaux de compréhension orale et écrite, de la numération et du calcul) et des freins périphériques à l’emploi (capacité à la mobilité, état de santé, logement, adéquation entre vie familiale et professionnelle).

Les élections présidentielles vont être une période propice pour proposer les solutions à une meilleure adéquation entre les formations et le marché du travail.

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