Joe Biden va retirer Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme d’État

Demandée par des alliés des États-Unis, cette mesure s'inscrit dans le cadre d'un accord prévoyant la libération par Cuba de manifestants anticommunistes emprisonnés dans le pays

Par T.J. Muscaro
15 janvier 2025 19:51 Mis à jour: 15 janvier 2025 19:51

Le 14 janvier, le président Joe Biden a informé le Congrès qu’il retirait Cuba de la liste du département d’État américain des États soutenant le terrorisme. Cette directive fait partie des mesures destinées à faciliter la libération des prisonniers politiques arrêtés pour avoir protesté contre le régime communiste de l’île.

« Nous nous attendons à ce que les mesures annoncées aujourd’hui soulagent très rapidement les dizaines de Cubains qui ont été arrêtés dans le cadre des manifestations de juillet 2021, et les membres de leur famille », a déclaré un responsable américain.

« Les mesures prises aujourd’hui démontrent que la politique cubaine du président Biden, qui vise à obtenir des résultats concrets en matière de droits de l’homme à Cuba, portera ses fruits pour la communauté cubaine. »

Selon un second responsable de l’administration américaine, la décision de retirer Cuba de la liste des l’États soutenant le terrorisme fait suite à la demande de plusieurs alliés. Les alliés mentionnés sont la Colombie, le Brésil, l’Union européenne, le Canada et le Chili.

Des journalistes ont demandé à quel moment Cuba serait retiré de la liste des pays soutenant le terrorisme, notant qu’il restait moins d’une semaine à la présidence de Joe Biden. Des questions ont également été soulevées sur la facilité avec laquelle la future administration Trump pourrait réinscrire Cuba sur la liste.

Cuba avait été retirée de la liste lors du rapprochement de l’administration Obama avec le pays communiste. La nouvelle désignation de Cuba comme État soutenant le terrorisme est intervenue le 11 janvier 2021, dans les derniers jours du premier mandat de Donald Trump. Cette décision est imputable en partie aux allégations faisant état de l’hébergement par Cuba de dirigeants de la guérilla terroriste léniniste de l’Armée nationale de libération de Colombie (ANLC).

Les fonctionnaires ont déclaré que le statut de Cuba sur la liste était constamment réexaminé par le gouvernement fédéral et les agences de renseignement. Pour être retiré de la liste, un pays doit prouver qu’il n’a pas participé à des activités terroristes pendant au moins six mois et garantir qu’il ne participera pas à des activités terroristes à l’avenir.

Au cours des six derniers mois, la Colombie a demandé que Cuba soit retirée de la liste, citant son rôle positif dans les pourparlers de paix internes à la Colombie en octobre 2024.

« Cette administration a un grand respect pour les opinions du Congrès américain, et nous savons que c’est également le cas de la future administration, et nous estimons donc qu’une analyse supplémentaire sera menée sur cette action prise aujourd’hui », a déclaré l’un des responsables.

« Toutefois, compte tenu de la base factuelle et de l’évaluation qui a été réalisée, nous sommes satisfaits, satisfaits et confiants de cette décision de supprimer la désignation de Cuba comme État soutenant le terrorisme. »

Biens confisqués

Outre le retrait de Cuba de la liste des pays terroristes, le fonctionnaire a confirmé que le président sortant mettrait un terme à la possibilité pour les ressortissants américains d’intenter une action devant les tribunaux américains concernant des biens confisqués à Cuba.

Il supprimerait également la « liste restrictive » des entités et sous-entités cubaines signalées par le département d’État comme étant contrôlées par ou agissant pour ou au nom des services ou du personnel de renseignement, de l’armée ou de la sécurité cubains.

Le département d’État américain avait souligné que les transactions directes avec ces entités bénéficieraient de manière disproportionnée à ces organisations, au détriment du peuple cubain et des entreprises privées.

Plus précisément, le Président accordera une dérogation pour le titre III de la loi Helms-Burton, également connue sous le nom de loi Libertad. Ce titre autorise les ressortissants américains qui ont des droits sur des biens confisqués à Cuba à intenter des actions en justice concernant ces biens.

Selon le département d’État américain, ce titre permet au Président de suspendre les poursuites judiciaires pour une durée maximale de six mois « si cela est nécessaire à l’intérêt national des États-Unis et accélérera la transition vers la démocratie à Cuba ». Cette pause a été accordée à plusieurs reprises depuis la signature de la loi en 1996.

Joe Biden supprimera également la liste restrictive en abrogeant le mémorandum présidentiel de sécurité nationale n°5, intitulé « Renforcement de la politique des États-Unis à l’égard de Cuba ». Cette liste, entrée en vigueur le 8 janvier 2021, comprend des dizaines d’hôtels répartis sur l’ensemble de l’île.

Le haut fonctionnaire de l’administration n’a pas pu confirmer une date exacte pour la libération des manifestants anticommunistes, ni leur nombre, mais il s’est dit confiant qu’ils seraient libérés avant la fin du mandat de Joe Biden, le 20 janvier.

Les responsables ont déclaré que l’Église catholique faciliterait la libération.

« Nous comprenons que l’Église catholique progresse de manière significative dans son accord avec Cuba pour entreprendre une série d’actions qui permettront la libération pour raisons humanitaires d’un nombre significatif de prisonniers politiques de Cuba et de ceux qui ont été détenus injustement », a-t-il déclaré.

« Nous reconnaissons également que le gouvernement cubain a engagé un dialogue direct avec l’Église catholique, et qu’il s’agit d’un dialogue important, d’autant plus qu’il intervient pendant l’année jubilaire du pape, sur le thème : Pèlerins d’espérance. »

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