La Banque mondiale a pressé mardi l’Ukraine de remplir son engagement de créer une cour spéciale pour lutter contre la corruption endémique la rongeant, assurant qu’elle permettrait d’attirer d’importants investissements.
« Nous attendons avec impatience le moment où ce tribunal sera établi », a déclaré mardi le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre Volodymyr Groïsman à Kiev.
Lorsque ce sera fait, « des investissements beaucoup plus importants » pourront être réalisés en Ukraine, a ajouté le responsable, qui devait aussi rencontrer le chef de l’Etat Petro Porochenko, accusé par ses critiques de bloquer la création de cette structure.
La corruption présente en Ukraine à tous les échelons de la société constitue un frein majeur à l’arrivée d’investissements étrangers dont elle a fort besoin alors que son économie sort de plusieurs années de crise aggravée par la guerre dans l’Est.
Pressé par les Occidentaux et des militants ukrainiens, M. Porochenko a déclaré en octobre qu’une cour anticorruption devrait être mise en place dès 2018, après l’adoption des lois nécessaires d’ici la fin de l’année.
Cependant, le Parlement ukrainien n’est pas parvenu mardi à voter le retrait d’un projet de loi en ce sens formellement nécessaire, selon le président, pour qu’un nouveau texte tenant compte de suggestions européennes puisse être soumis à l’examen des députés.
Seulement 144 députés contre le minimum requis de 226 ont voté en faveur du retrait. Le parti présidentiel et celui de l’ex-Premier ministre Arseni Iatseniouk, qui comptent ensemble 219 députés, n’ont donné que 93 votes favorables.
Malgré la création de nouvelles structures anticorruption, la lutte contre ce fléau se heurte à la résistance des autres services de l’État, et aucun haut responsable n’a été condamné par la justice depuis la chute de l’ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch en dépit d’arrestations très médiatisées.
Les critiques du pouvoir accusent le président Porochenko de traîner les pieds pour préserver ses alliés.
La lutte contre la corruption des élites était l’une des revendications majeures du soulèvement pro-européen du Maïdan en 2013-2014 et reste l’une des exigences clés des soutiens occidentaux au pouvoir actuel, issu de ce mouvement.
C.M. avec AFP
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