La Chine a appelé les banques à accorder davantage de crédits aux promoteurs, en difficulté en raison du nombre croissant de propriétaires qui refusent de payer leurs mensualités, contribuant à aggraver la crise dans l’immobilier.
Fragilisés, certains groupes peinent à poursuivre leurs chantiers et à remettre en temps voulu des logements vendus avant leur construction.
Les préventes sont le moyen le plus courant en Chine pour vendre un bien immobilier.
Furieux, des propriétaires refusent de payer leurs mensualités dans au moins une centaine de projets immobiliers en Chine, selon des chiffres du secteur et d’analystes.
Cette grève des mensualités fait craindre un risque de contagion au système financier de la crise de l’immobilier.
La construction plus du quart du PIB de la Chine
Pour s’en prémunir, le régulateur a exhorté dimanche les banques à « répondre aux besoins de financement raisonnables des entreprises immobilières ».
Il est indispensable de « faire du bon travail en matière de service clientèle […] de respecter les contrats, de tenir les engagements et de protéger les droits et intérêts légitimes des consommateurs », a souligné à des médias d’Etat l’autorité de réglementation des banques et des assurances.
L’immobilier et la construction pèsent plus du quart du PIB de la Chine et avaient servi de moteur à la reprise post-pandémie.
Mais pour réduire l’endettement du secteur, Pékin a durci les conditions d’accès au crédit pour les promoteurs. Nombre de groupes se retrouvent donc à court de liquidités, dont le numéro un du secteur, Evergrande.
De plus en plus réticents à investir dans la pierre
La mauvaise santé financière de ce champion chinois de l’immobilier pénalise par ricochet ses concurrents, les acheteurs se montrant de plus en plus réticents à investir dans la pierre.
Les incertitudes liées au Covid-19, qui pèsent sur le revenu des ménages, refroidissent par ailleurs les acheteurs.
La grève des mensualités représente pour le secteur immobilier « un cercle vicieux », estime l’analyste Ken Cheung, de la banque japonaise Mizuho.
Car par manque de confiance dans le secteur, les acheteurs potentiels diffèrent l’acquisition d’un bien, ce qui tire à la baisse les prix de l’immobilier, relève M. Cheung.
Une chute de 48% sur un an du nombre de nouveaux chantiers
L’immobilier a longtemps été un pilier de la croissance en Chine, galvanisé par la hausse du niveau de vie de la population et par une frénésie d’achats, dans un pays où l’acquisition d’un bien est souvent un prérequis au mariage.
Le nombre de projets immobiliers en Chine est toutefois en recul, a indiqué à l’AFP l’économiste Rajiv Biswas, du cabinet S&P Global Market Intelligence, en faisant état d’une chute de 48% sur un an du nombre de nouveaux chantiers au premier semestre.
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