Depuis que le Parti communiste chinois (PCC) a soudain commencé à lever les restrictions zéro Covid draconiennes, les témoignages de personnes touchées par la maladie ont rapidement inondé les médias sociaux chinois. La presse internationale suit avec inquiétude ce rebond épidémique.
Tandis que la nouvelle vague déferle sur la Chine, le régime n’a annoncé aucune mesure pour faire face au problème. Pékin a arrêté de compter les infections, de partager ses chiffres avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rejette toute aide de la part de la communauté internationale et minimise la gravité de la situation.
Aucune stratégie ni préparation
La majorité des patients touchés présentent des symptômes relativement graves, forte fièvre, toux et infections pulmonaires. Il ne s’agit pas des symptômes bénins habituellement associés aux sous-variants Omicron.
Les hôpitaux sont confrontés à un manque de lits dans les unités de soins intensifs, de ventilateurs, de stocks de médicaments et d’autres outils de soins de santé. Les pompes funèbres sont débordées. Les rues restent vides bien que les ordres de confinement aient été levés. Certaines villes ont annoncé que les travailleurs présentant des symptômes légers pouvaient continuer à travailler, car la plupart des gens sont infectés.
Le régime chinois n’a pas communiqué de stratégie de sortie zéro Covid, ce qui provoque la confusion et la panique. L’accent excessif mis sur l’ « éradication » du virus et des cas au cours des trois dernières années a mis à rude épreuve l’infrastructure médicale.
Le régime a dépensé des fonds considérables pour des installations de quarantaine et de dépistage au lieu d’augmenter la capacité des hôpitaux et des cliniques et de former le personnel médical.
Une population prise au dépourvu
La population prise au dépourvu a inondé les pharmacies à la recherche de médicaments contre la fièvre et le rhume.
Durant trois ans, dans le cadre de la politique zéro Covid, il était interdit pour les pharmacies chinoises de vendre des médicaments contre le rhume ou la grippe. Comme les habitants étaient réticents à être envoyés dans des centres de quarantaine, il s’agissait de les empêcher de masquer leurs symptômes. Les usines de médicaments n’ont pas été averties de la levée des restrictions et n’étaient pas préparées à une augmentation soudaine de la demande.
Par conséquent, les habitants n’étaient pas en mesure de s’approvisionner en médicaments de base avant que le régime ne lève sa politique zéro Covid. Pourtant, la vague d’infection a commencé à apparaître avant la levée des restrictions. Aujourd’hui, la majorité n’a aucun médicament à disposition, du fait de la pénurie.
Le 28 novembre, en prévision d’un tel scénario, l’ambassade des États‑Unis en Chine avait publié un avis sur Weibo (le Twitter chinois) à l’intention des expatriés américains en Chine :
« Nous encourageons tous les citoyens américains à prévoir une réserve de 14 jours de médicaments, d’eau en bouteille et de nourriture pour eux‑mêmes et les membres de leur famille. »
Certains Chinois du continent ont suivi cette instruction et ont laissé des commentaires de remerciement sous le message.
« Heureusement, j’ai suivi l’avertissement publié le 28 novembre et j’ai préparé des fournitures telles que des médicaments contre la fièvre », écrit l’un d’eux.
Une hausse des cas hors de contrôle depuis novembre
Selon un expert de l’OMS, les infections ont commencé à monter en flèche en novembre, avant que le régime ne lève les restrictions. Selon le responsable des opérations d’urgence de l’OMS, Michael Ryan, l’abandon de la politique zéro Covid n’est pas la cause de l’explosion des infections, mais une réponse à celle‑ci, car la propagation du virus était déjà hors de contrôle sous les confinements.
Les grandes villes chinoises, telles que Pékin et la mégalopole de Chongqing, dans le sud‑ouest du pays, avaient déjà signalé une augmentation des cas en novembre et avaient tenté de nouveaux confinements pour les stopper.
Le principal propagandiste du PCC, Hu Xijin, a également révélé dans un message Weibo que depuis novembre, le nombre d’infections à Pékin avait rapidement augmenté.
« Pour résumer, c’est hors de contrôle », écrivait-il.
Cependant, son message avait rapidement disparu.
Renoncer à communiquer des chiffres
Dans ce contexte de recrudescence des infections, la Commission nationale de la santé a annoncé le 25 décembre qu’elle ne publierait plus les chiffres quotidiens sur les cas de Covid‑19.
Le même jour cependant, Yu Xinle, directeur adjoint de la Commission provinciale de la santé du Zhejiang, a annoncé lors d’une conférence de presse locale que le nombre d’infections dans sa province avait dépassé le million par jour. Il a également prédit que ce chiffre s’élèverait à 2 millions autour du Nouvel An.
L’incohérence des données communiquées a accru la confusion et le scepticisme.
Depuis la levée des restrictions le 7 décembre, le régime a abandonné les tests massifs. Il a arrêter de signaler les cas asymptomatiques le 14 décembre.
Il n’a pas envoyé de données à l’OMS depuis deux semaines, malgré ses demandes. Le gouvernement américain l’a également exhorté de partager ses chiffres.
Refus de l’aide internationale
La population chinoise a été largement vaccinée avec des injections de fabrication chinoise, considérées par de nombreux spécialistes comme moins efficaces que les vaccins occidentaux. Le régime chinois a interdit la vente et l’utilisation des vaccins occidentaux pour des raisons politiques et économiques.
La communauté internationale (l’OMS et les pays occidentaux) a proposé une assistance médicale à la population chinoise. La semaine dernière, le département d’État américain a réitéré sa volonté d’aider la Chine en partageant des vaccins américains.
Toutefois, le porte‑parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a rejeté l’offre américaine lors d’une conférence de presse le 21 décembre.
Le 20 décembre, le président allemand Frank‑Walter Steinmeier a déclaré lors d’un appel téléphonique avec le dirigeant chinois Xi Jinping que l’Allemagne pourrait fournir immédiatement à la Chine des centaines de millions de vaccins BioNTech, mais l’offre a été rejetée. Le régime n’a autorisé qu’un nombre limité de vaccins allemands à être expédiés en Chine pour être utilisés sur les 20.000 expatriés allemands en Chine.
Le régime chinois a tenté de minimiser la gravité de la vague actuelle d’infections. Étant donné que le variant est toujours Omicron, dont le taux de mortalité est d’environ 0,1% et qui est à peu près équivalent à celui de la grippe saisonnière ordinaire, l’épidémie de Covid‑19 devrait simplement être appelée le « rhume Covid », a déclaré Zhong Nanshan, le principal virologue du régime, dans un discours en ligne le 16 décembre.
Selon Li Yuanhua, un historien vivant en Australie, pour Epoch Times, le revirement de la politique actuelle du PCC, qui passe du zéro Covid à l’infection collective est le résultat de l’inaction du gouvernement et la preuve d’un chaos absolu.
« Le revirement du PCC est entièrement destiné à servir ses objectifs politiques. Le PCC ne se soucie pas de savoir si les gens vivent ou meurent », déclare l’historien. « On laisse tout le monde être infecté et revenir au travail désormais pour redresser l’économie chinoise [après les confinements]. Cette situation va entraîner la mort d’un grand nombre de personnes âgées. »
Luo Ya a contribué à cet article.
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