La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), autorité administrative indépendante française, a donné l’autorisation aux GAFA de passer un accord commercial avec les pharmacies, permettant ainsi que toutes les données d’achats effectués via les cartes vitales leur soient transmises. Invitée de l’émission de RTL On refait la télé (diffusée le 15 mai), la journaliste Elise Lucet avait fait un retour sur l’enquête menée par l’équipe de Cash Investigation.
Les citoyens ont pleinement conscience que leurs données sont largement récupérées, à travers les téléphones ou les ordinateurs, par des entreprises commerciales qui leur proposent ensuite de la publicité ciblée. Cash Investigation nous apprend que nos données concernant les achats effectués avec nos cartes vitales sont également transmises à des logiciels des GAFA, et cela sans le consentement des personnes. De quoi hérisser le poil !
L’enquête de Linda Bendali, Nos données personnelles valent de l’or !, a été diffusée ce jeudi 20 mai 2021 sur France 2. Élise Lucet souligne que lorsque Linda Bendali a fait ses investigations, elle a mis la main sur cette autorisation de la CNIL donnée à une société privée, à savoir IQVIA, qui est un leader mondial dans l’utilisation des données, de la technologie, de l’analyse avancée et de l’expertise humaine et accessoirement le plus gros revendeur de données médicales au monde.
La journaliste précise que « IQVIA a eu l’autorisation de passer un partenariat avec les pharmacies, ce qui fait qu’à chaque fois que vous présentez votre carte vitale dans une pharmacie, toutes les données de ce que vous achetez, médicaments ou parapharmacie, absolument tout va être rentré dans un logiciel ».
Normalement, les pharmacies doivent impérativement demander le consentement du patient, qui de plus doit être informé de la démarche, car « c’est dans la loi », rappelle Élise Lucet. La journaliste précise que son équipe a fait le test dans 200 pharmacies et qu’elle n’a trouvé aucune affichette informant les clients.
Pour se défendre, les pharmacies ont argumenté que « ces données de santé sont anonymisées », mais Élise Lucet rétorque que cela est faux. Cash Investigation a prouvé que « jusqu’alors, si par hasard on avait demandé à un patient l’autorisation et qu’il avait refusé, le logiciel faisait qu’on ne pouvait pas enlever un seul patient [de ce] logiciel », détaille-t-elle. Elle ajoute que deux mois après avoir interviewé le patron d’IQVIA France, « le bug a été réglé, et on peut enlever maintenant sans problème un patient du logiciel ».
Pour Élise Lucet, cela ne fait aucun doute que « les patients n’étaient pas du tout informés », et que par conséquent, « on ne leur laissait pas cette possibilité de refuser ».
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