Depuis le 1er juillet, une nouvelle législation permet à certaines entreprises grecques de proposer à leurs salariés de travailler 48 heures sous 6 jours.
Alors que certains pays européens souhaiteraient passer à la semaine de quatre jours travaillés, en Grèce, le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis propose au contraire d’augmenter le temps de travail hebdomadaire.
Moyennant une majoration du salaire à 40 % pour le 6e jour ou à 115 % si c’est un dimanche ou un jour férié, certaines entreprises vont proposer à leurs salariés de travailler 2 heures de plus par jour ou d’effectuer une 6e journée de travail de 8 heures.
Cette législation ne concerne que les entreprises privées de services à activité continue – 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 – et les entreprises qui sont confrontées à une charge de travail accrue. Les secteurs de l’hôtellerie ou de la restauration ne sont pas inclus puisqu’ils peuvent déjà instaurer des charges horaires supplémentaires sous certaines conditions.
En Europe, la Grèce était déjà le pays où le temps de travail hebdomadaire, 41 heures, était le plus élevé, mais avec un salaire moyen atteignant 900 euros par mois.
Selon le gouvernement grec, cette semaine de six jours permettrait de résoudre le problème de la pénurie de travailleurs, des heures supplémentaires impayées ainsi que le travail au noir, améliorant, à long terme, la productivité du pays.
Selon la Commission européenne, la productivité grecque est inférieure d’environ 40 % à la moyenne de l’Union.
Le chef du gouvernement grec estime également que cette loi viendra compenser la baisse de la démographie assortie d’une migration massive des jeunes vers l’étranger : la crise de la dette, en 2009, avait provoqué le départ de 500.000 jeunes grecs vers d’autres pays proposant de meilleures perspectives salariales.
Une mesure contestée
Seulement, la loi, qui fait la part belle aux employeurs, ne laisse pas de place au consentement des salariés.
Pour Akis Sotiropoulos, membre du comité exécutif de la Confédération des syndicats des fonctionnaires publics, « cela n’a aucun sens », a-t-il déclaré au Guardian. « En réalité, cette loi a été adoptée par un gouvernement idéologiquement engagé à générer des profits toujours plus importants pour le capital », estime le syndicaliste.
« Ce que le gouvernement dit essentiellement, c’est ‘allez travailler plus longtemps, nous fermerons les yeux même si vous êtes un retraité' », a également réagi Grigoris Kalomoiris, représentant des enseignants à la retraite.
Pour le Premier ministre, « cette législation est favorable aux travailleurs, puisqu’elle est profondément axée sur la croissance et vise à stimuler la productivité. »
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