C’est au nord de la Norvège que des scientifiques ont découvert un gisement de terres rares. Ce gisement pourrait transformer l’économie du pays et lui assurer une place de choix sur le marché mondial des technologies de pointe et des technologies vertes. En outre, ces découvertes pourraient rendre l’Europe moins dépendante de la Chine pour les métaux indispensables.
Aujourd’hui, on estime que la Chine fournit plus de 80% de nombreux métaux nécessaires aux solutions énergétiques vertes, notamment les terres rares utilisées dans les voitures électriques et les éoliennes.
Karl Kristensen, consultant pour Bergfald Environmental Consultants, affirme que le virage vert de l’économie ne fera que multiplier la dépendance du monde à l’égard de ces métaux. En octobre 2022, dans une conférence sur le sujet lors du festival économique KÅKÅnomics à Stavanger, en Norvège, il a prévenu que la Chine contrôlait presque entièrement le marché.
Cette découverte a eu lieu lors d’un examen de routine de la région et a été confirmée par un forage et des recherches plus poussées. On pense que le gisement est un des plus importants au monde. Il est fort probable qu’on en trouvera davantage.
La Direction norvégienne du pétrole (DNP) était chargée de mener les recherches qui ont conduit à cette découverte. « La DNP a acquis une expertise au fil des ans, notamment grâce à un certain nombre d’expéditions. Nous avons cartographié les zones concernées, collecté des données et prélevé de grands volumes d’échantillons de minéraux », a déclaré Kjersti Dahle, directeur de la technologie, de l’analyse et de la coexistence de la DNP.
Les recherches de la DNP montrent qu’il existe une grande zone du plateau continental norvégien avec d’importantes ressources minérales. Ces minéraux sont concentrés en particulier dans les eaux profondes. Le gouvernement norvégien et la DNP travaillent maintenant ensemble pour créer le cadre nécessaire à une exploration et une utilisation durables et responsables de ces minéraux. L’accent est mis sur la protection de l’environnement marin, la préservation de la diversité de la vie marine et l’atténuation de l’impact des activités d’exploration et d’extraction des minéraux.
La découverte de ces minéraux sur le plateau continental norvégien est considérée comme une étape majeure dans les efforts déployés par le pays pour réduire sa dépendance à l’égard des importations de minéraux et pour devenir un acteur de premier plan dans la production de technologies durables. Le rapport de la DNP va maintenant servir de base à de nouvelles activités de recherche et d’exploration dans les années à venir.
« Parmi les métaux trouvés dans les fonds marins de la zone d’étude, on recense du magnésium, du niobium, du cobalt et des minéraux de terres rares figurant sur la liste des minéraux cruciaux de la Commission européenne », selon le communiqué sur la recherche de la DNP.
Chaîne d’approvisionnement en terres rares dans l’Ouest
La découverte norvégienne est le résultat de la reconstruction par l’Occident de sa chaîne d’approvisionnement en terres rares. Elle fait suite à une annonce faite par LKAB, une société minière suédoise, au début du mois de janvier 2023. LKAB a annoncé la découverte du plus grand gisement d’oxydes de terres rares d’Europe dans l’extrême nord du pays. Cette découverte a été décrite comme positive non seulement pour l’entreprise, la région et la Suède, mais aussi pour l’Europe et le climat.
Pour réduire leur dépendance à l’égard de la Chine, les pays occidentaux investissent dans l’exploration, l’exploitation et le traitement de ces minéraux. Les États‑Unis, par exemple, financent des projets visant à extraire les terres rares du charbon et des phosphates. Ils travaillent également sur des technologies de recyclage afin de réduire le besoin de nouveaux minéraux. L’Europe s’efforce de garantir son propre approvisionnement en terres rares et finance la recherche de nouvelles technologies d’extraction et de traitement de ces minéraux. La reconstruction de la chaîne d’approvisionnement en terres rares est une étape dans la réduction de la dépendance à l’égard de la Chine et la garantie d’un avenir durable pour les solutions technologiques et énergétiques vertes.
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