La majorité des médias canadiens a un préjugé favorable pour la gauche et ne contient pas suffisamment de variétés ou de points de vue conservateurs, selon un auteur et historien canadien.
Gerry Bowler, qui a enseigné l’histoire à l’Université du Manitoba pendant 25 ans, est un agrégé supérieur au Frontier Centre for Public Policy, un groupe de réflexion qui fait du lobbying pour réduire l’intervention du gouvernement.
M. Bowler s’est récemment penché sur la couverture médiatique en Amérique du Nord. Il suggère qu’elle est devenue tellement paratiale dans son soutien aux idées progressistes ou de gauche que la voix conservatrice n’est habituellement pas présentée en abordant certains sujets comme le mariage gai, le réchauffement climatique, l’avortement et le contrôle des armes à feu.
« La vie canadienne est en grande partie invisible aux médias, ce qui est souligné convient davantage au programme progressif », dit-il.
« Cette diminution de variétés dans l’opinion publique est très dangereuse, que ce soit une dérive vers la droite ou la gauche, comme c’est le cas en Amérique du Nord dans le XXIe siècle. »
M. Bowler estime que les gens de gauche tendent à graviter vers les professions médiatiques – des journalistes aux rédacteurs ainsi qu’aux éditeurs – et ils ont tendance à offrir une perspective progressiste alors qu’ils se pressent d’une histoire à l’autre, délaissant une variété d’opinions et d’analyses.
« Les personnalités médiatiques ne vont jamais admettre tout haut être partiales. Ce sont des journalistes en plein centre qui rapportent la réalité objective », ajoute-t-il.
M. Bowler souligne un récent sondage Gallup aux États-Unis qui indique que 62 % des démocrates disent avoir confiance dans les médias, alors que seulement 14 % des républicains considèrent les médias objectifs.
Il avance que la situation est très semblable au Canada, où les conservateurs se sentent aliénés en raison de la couverture médiatique qui donne plus de temps d’antenne aux voix progressistes qui favorisent la rectitude politique tout en stigmatisant les opinions religieuses ou conservatrices.
« Regardez simplement la couverture canadienne de l’élection américaine alors que les résultats étaient annoncés », souligne-t-il. « La CBC a été scandaleuse dans sa couverture – elle se lamentait ouvertement et il n’y avait aucun effort d’objectivité », estime M. Bowler, ajoutant que la seule voix conservatrice sur un panel analysant l’élection était David Frum, un détracteur bien connu de Donald Trump.
Les conservateurs ont l’habitude de cibler la CBC/Radio-Canada parce qu’il s’agit d’une société publique ; M. Bowler et le Frontier Centre for Public Policy se penchent souvent sur le diffuseur d’État. La CBC ne remplit pas son rôle principal de refléter tous les Canadiens et est plutôt devenue une « meneuse de claque pour la gauche », affirme M. Bowler.
« J’aime la CBC, mais elle ne représente pas toute la diversité canadienne. C’est essentiellement une organisation de gauche. »
Epoch Times a demandé à la CBC de commenter et a reçu une déclaration par courriel de Jack Nagler, directeur de la responsabilité journalistique.
« Les nouvelles ne sont pas simplement écrites, puis diffusées ou publiées immédiatement. Il y a plutôt un processus rigoureux de révision pour éviter que les préjugés de quelqu’un influencent notre contenu », indique M. Nagler.
« Nous sommes scrupuleux dans nos efforts visant à nous assurer que nous reflétons une variété de perspectives sur les questions, particulièrement celles qui sont complexes ou controversées. Nous reconnaissons que notre travail n’est pas de déclarer les héros ou les méchants, c’est d’offrir aux gens l’information et le contexte afin qu’ils soient en mesure de tirer leurs propres conclusions au sujet des questions que nous couvrons. »
M. Nagler souligne également que la CBC encourage le principe de responsabilité en ayant un ombudsman indépendant qui reçoit les plaintes du public et qui révise les normes et pratiques journalistiques régulièrement afin d’empêcher l’incursion de propos subjectifs dans la couverture médiatique.
« La subjectivité est dans l’œil de l’observateur »
Les spécialistes du domaine médiatique affirment qu’il demeure très important que les organisations médiatiques démontrent au public qu’elles n’ont rien à cacher et qu’elles sont responsables tout au long du processus du reportage.
« Je pense que nous sommes à une époque où nous avons besoin de nouvelles définitions de ce qui constitue une information fiable », affirme Jeffrey Dvorkin, directeur du programme de journalisme au campus de Scarborough de l’Université de Toronto.
« Je pense qu’il y a une obligation pour toutes les organisations médiatiques d’être plus transparentes concernant où elles obtiennent leur information, à quel point elles sont indépendantes et comment elles sont responsables envers leur public. »
M. Dvorkin est un ex-rédacteur en chef de CBC Radio et il a également travaillé pour la National Public Radio (NPR) à Washington, D.C. Il a également été le premier ombudsman de la NPR et a coécrit l’Ethics Guide for Public Broadcasters (guide d’éthique pour les diffuseurs publics) pour la Corporation for Public Broadcasting.
Durant ses années de travail dans le domaine journalistique, il dit n’avoir jamais rencontré un seul journaliste qui a laissé ses opinions politiques interrompre sa carrière professionnelle, et qu’il est tout simplement injuste de dire que tous les journalistes sont partiaux.
« La subjectivité est dans l’œil de l’observateur », dit-il. « Les gens aujourd’hui ont tendance à chercher de l’information qui renforce leurs propres positions. Les réseaux sociaux ont permis la prolifération d’autres points de vue et les organisations médiatiques sont sévèrement critiquées. »
« Les conservateurs savent sur quels boutons appuyer pour acculer les journalistes, particulièrement, en ce qui concerne ces accusations de subjectivité, je pense que c’est n’importe quoi », ajoute-t-il.
Toutefois, MM. Dvorkin et Bower s’entendent pour dire que, dans cette ère de bombardement d’information, il en tient à l’individu de consommer de l’information provenant de diverses sources et d’avoir un esprit critique afin de discerner la fiabilité de l’information et d’où elle vient.
« Ce ne sera jamais parfait, parce que le journalisme est un projet humain et tous les projets humains sont imparfaits », mentionne M. Dvorkin.
Jared Gnam est un journaliste pigiste basé à Vancouver.
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