OPINIONS

La psychologie du totalitarisme

septembre 9, 2022 0:43, Last Updated: septembre 9, 2022 9:05
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À la fin du mois de février 2020, le village planétaire a commencé à trembler sur ses fondations. Le monde a été confronté à une crise redoutable, dont les conséquences étaient incalculables. En l’espace de quelques semaines, tout le monde a été saisi par l’histoire d’un virus, une histoire qui reposait sans aucun doute sur des faits. Mais sur lesquels ?

Nous avons eu un premier aperçu des « faits » grâce à des images en provenance de Chine. Un virus contraignait le gouvernement chinois à prendre les mesures les plus draconiennes. Des villes entières étaient mises en quarantaine, de nouveaux hôpitaux étaient construits à la hâte et des individus en combinaison blanche désinfectaient les espaces publics. Ici et là, des rumeurs affirmaient que le gouvernement totalitaire chinois réagissait de manière excessive et que le nouveau virus n’était pas pire que la grippe. Des avis contraires circulaient également : la situation devait être bien plus terrible qu’il n’y paraissait, sinon aucun gouvernement n’aurait pris des mesures aussi radicales. À ce moment‑là, tout semblait encore très éloigné de nos côtes, et nous supposions que nous n’étions pas en mesure de prendre la pleine mesure des faits.

Jusqu’au moment où le virus est arrivé en Europe. Nous avons alors commencé à enregistrer les infections et les décès par nous‑mêmes. Nous avons vu des images de salles d’urgence surpeuplées en Italie, de convois de véhicules de l’armée transportant des cadavres et de morgues remplies de cercueils. Les scientifiques renommés de l’Imperial College de Londres prédisaient sans hésiter que, sans les mesures les plus drastiques, le virus ferait des dizaines de millions de morts. À Bergame, en Italie, les sirènes hurlaient jour et nuit, réduisant au silence toute voix dans un espace public qui osait douter du narratif émergent. Dès lors, histoires et faits se confondaient, et l’incertitude a fait place à la certitude.

L’inimaginable est devenu réalité : nous avons vu presque tous les pays du monde décidés à suivre l’exemple de la Chine et assigner d’un seul coup à résidence des populations entières, une situation pour laquelle le terme « confinement » a été réinventé. Un silence inquiétant s’est installé, à la fois terrible et libérateur. Le ciel sans avions, les grandes artères sans véhicules. Les désirs individuels et la poursuite des ambitions de milliards de personnes ont soudain été stoppés dans leur élan, réduits à prendre la poussière. En Inde, l’air est devenu si pur que, pour la première fois depuis 30 ans, à certains endroits, l’Himalaya est redevenu visible à l’horizon.

Et cela ne s’est pas arrêté là. Nous avons également assisté à un remarquable transfert de pouvoir. Des virologues spécialistes ont été sollicités tels les cochons de George Orwell, à titre des animaux les plus intelligents de la ferme, pour remplacer des responsables politiques peu fiables. Ils devaient diriger les autres animaux avec des informations précises (« scientifiques »). Mais ces experts se sont vite avérés avoir quelques défauts humains courants. Dans leurs statistiques et leurs graphiques, ils commettaient des erreurs que même les gens « ordinaires » ne feraient pas facilement. Ils sont allés si loin qu’à un moment donné, ils ont compté tous les décès comme des décès dus au coronavirus, y compris des personnes décédées, par exemple, d’une crise cardiaque.

Ils n’ont pas non plus tenu leurs promesses. Ces experts ont promis que les Portes de la liberté seraient rouvertes après deux doses de vaccin, mais ils ont ensuite inventé la nécessité d’une troisième dose. Comme les cochons d’Orwell, ils ont changé les règles du jour au lendemain. D’abord, les animaux ont dû se plier aux mesures, car le nombre de malades ne pouvait pas dépasser la capacité du système de santé (aplatir la courbe). Mais un jour, tout le monde s’est réveillé en découvrant des inscriptions sur les murs indiquant que les mesures étaient prolongées parce que le virus devait être éradiqué (écrasement de la courbe). Finalement, les règles ont changé si souvent que seuls les cochons semblaient les connaître. Et même les cochons n’en étaient pas si sûrs.

Certaines personnes ont commencé à nourrir des soupçons. Comment est‑il possible que ces experts fassent des erreurs que même les profanes ne feraient pas ? Ne sont‑ils pas des scientifiques, de ces personnes qui nous ont emmenés sur la Lune et nous ont donné Internet ? Ils ne peuvent pas être aussi stupides, n’est‑ce pas ? Quel est leur objectif final ? Leurs recommandations nous entraînent encore plus loin dans la même direction : à chaque nouvelle étape, nous perdons davantage de nos libertés, jusqu’à atteindre une destination finale où les êtres humains sont réduits à des codes QR dans une grande expérience médicale technocratique.

C’est ainsi que la plupart des gens ont fini par devenir convaincus. Très convaincus. Mais d’opinions opposées. Certains sont devenus convaincus que nous avions affaire à un virus mortel qui tuerait des millions de personnes. D’autres sont devenus convaincus que ce n’était rien de plus que la grippe saisonnière. D’autres encore ont acquis la conviction que ce virus n’existait même pas et qu’il s’agissait d’une conspiration mondiale. Et il y en avait aussi quelques‑uns qui continuaient à tolérer l’incertitude et à se demander : comment pouvons‑nous comprendre correctement ce qui se passe ?

Au début de la crise du coronavirus, j’ai dû faire un choix : je devais m’exprimer. Avant la crise, je donnais fréquemment des cours dans des universités et présentais des conférences universitaires dans le monde entier. Lorsque la crise a commencé, j’ai décidé intuitivement de prendre la parole en public, cette fois sans m’adresser au monde universitaire, mais à la société en général. J’ai pris la parole pour essayer d’attirer l’attention des gens sur le fait qu’il y avait quelque chose de dangereux, non pas le « virus » lui‑même, mais la peur et la dynamique sociale technocratique et totalitaire qu’il suscitait.

J’étais bien placé pour mettre en garde contre les risques psychologiques du narratif corona. Je pouvais m’appuyer sur ma connaissance des processus psychologiques individuels (je suis maître de conférences à l’université de Gand, en Belgique) ; mon doctorat sur la qualité dramatiquement médiocre de la recherche académique, qui m’a appris que nous ne pouvons jamais considérer la « science » comme allant de soi ; ma maîtrise en statistiques, qui m’a permis de voir à travers les tromperies et les illusions statistiques ; ma connaissance de la psychologie de masse ; mes explorations philosophiques des limites et des effets psychologiques destructeurs de la vision mécaniste‑rationaliste de l’homme et du monde ; et enfin, mes investigations sur les effets de la parole sur l’être humain et l’importance fondamentale du « parler vrai » en particulier.

Dès la première semaine de la crise, en mars 2020, j’ai publié un article d’opinion intitulé La peur du virus est plus dangereuse que le virus lui‑même. J’avais analysé les statistiques et les modèles mathématiques sur lesquels reposait le narratif du coronavirus et j’ai immédiatement vu qu’ils surestimaient tous dramatiquement la dangerosité du virus. Quelques mois plus tard, à la fin du mois de mai 2020, cette impression avait été confirmée sans l’ombre d’un doute. Dans aucun pays, y compris ceux qui ne sont pas entrés en confinement, le virus n’a pas fait autant de victimes que les modèles le prévoyaient. La Suède en est peut‑être le meilleur exemple. Selon les modèles, au moins 60.000 personnes devaient mourir si le pays ne confinait pas. Il ne l’a pas fait, et seulement 6000 personnes sont mortes.

Bien que j’aie essayé (avec d’autres) d’attirer l’attention sur cette situation, cela n’a pas eu beaucoup d’effet. Les gens ont continué à suivre le narratif. C’est à ce moment‑là que j’ai décidé de me concentrer sur autre chose, à savoir sur les processus psychologiques qui étaient à l’œuvre dans la société et qui pouvaient expliquer comment les gens pouvaient devenir aussi radicalement aveugles et continuer à adhérer à un narratif aussi totalement absurde. Il m’a fallu quelques mois pour comprendre que ce qui se passait dans la société était un processus mondial de formation de masse.

Au cours de l’été 2020, j’ai écrit un article d’opinion sur ce phénomène qui est rapidement devenu très connu aux Pays‑Bas et en Belgique. Environ un an plus tard (été 2021), Reiner Fuellmich m’a invité à participer à « Corona Ausschuss », une discussion hebdomadaire en direct entre des avocats et des experts témoins de la crise du coronavirus, pour expliquer la formation de masse. À partir de là, ma théorie s’est répandue dans toute l’Europe et aux États‑Unis, où elle a été reprise par des personnes comme le Dr Robert Malone, le Dr Peter McCullough, Michael Yeadon, Eric Clapton et Robert Kennedy Junior.

Après l’intervention du Dr Malone sur la formation de masse dans le podcast « The Joe Rogan Experience », le terme est devenu un mot à la mode et a été pendant quelques jours le terme le plus recherché sur Twitter. Depuis lors, ma théorie a suscité l’enthousiasme, mais aussi des critiques sévères.

Qu’est‑ce que la formation de masse concrètement ? Il s’agit d’un type spécifique de formation de groupe qui rend les gens radicalement aveugles à tout ce qui va à l’encontre de ce en quoi le groupe croit. De cette manière, ils considèrent les croyances les plus absurdes comme allant de soi. Pour donner un exemple, pendant la révolution iranienne de 1979, on a assisté à l’émergence d’une formation de masse et les gens ont commencé à croire que le portrait de leur leader – l’Ayatollah Khomeini – était visible sur la surface de la Lune. Chaque fois qu’il y avait une pleine lune dans le ciel, les gens dans la rue la montraient du doigt, se montrant les uns aux autres où l’on pouvait voir exactement le visage de Khomeini.

Une deuxième caractéristique d’un individu sous l’emprise de la formation de masse tient au fait qu’on devient prêt à sacrifier radicalement l’intérêt individuel au profit de la collectivité. Les dirigeants communistes qui ont été condamnés à mort par Joseph Staline – généralement innocents des accusations portées contre eux – ont accepté leur sentence, parfois en déclarant : « Si c’est ce que je peux faire pour le Parti communiste, je le ferai avec plaisir. »

Troisièmement, les individus en formation de masse deviennent radicalement intolérants aux voix dissonantes. Au stade ultime de la formation de masse, ils commettront typiquement des atrocités envers ceux qui ne vont pas dans le sens des masses. Et ce qui est encore plus caractéristique : ils le feront comme si c’était leur devoir éthique. Pour faire à nouveau référence à la révolution en Iran : j’ai parlé avec une Iranienne qui avait vu de ses propres yeux comment une mère avait dénoncé son fils et lui avait passé la corde au cou de ses propres mains lorsqu’il était sur l’échafaud. Et après qu’il a été tué, elle a prétendu être une héroïne pour avoir fait ce qu’elle avait fait.

Ce sont les effets de la formation des masses. De tels processus peuvent émerger de différentes manières. Ils peuvent émerger spontanément (comme ce fut le cas dans l’Allemagne nazie), ou être intentionnellement provoqués par l’endoctrinement et la propagande (comme ce fut le cas en Union soviétique). Mais s’il n’est pas constamment soutenu par l’endoctrinement et la propagande diffusés par les médias de masse, il sera généralement de courte durée et ne se transformera pas en un État totalitaire à part entière. Qu’elle ait initialement émergé spontanément ou qu’elle ait été provoquée intentionnellement dès le départ, aucune formation de masse ne peut cependant continuer à exister pendant un certain temps si elle n’est pas constamment alimentée par l’endoctrinement et la propagande diffusés par les médias grand public. Si cela se produit, la formation de masse devient la base d’un type d’État entièrement nouveau qui est apparu pour la première fois au début du 20e siècle : l’État totalitaire. Ce type d’État a un impact extrêmement destructeur sur la population car il ne contrôle pas seulement l’espace public et politique – comme le font les dictatures classiques – mais aussi l’espace privé. Il peut le faire parce qu’il dispose d’une énorme police secrète : cette partie de la population qui est sous l’emprise de la formation de masse et qui croit fanatiquement aux récits propagés par l’élite à travers les médias de masse. Ainsi, le totalitarisme repose toujours sur « un pacte diabolique entre les masses et l’élite » (voir « Les origines du totalitarisme«  de Hannah Arendt).

Je me range derrière une intuition formulée par Arendt en 1951 : un nouveau totalitarisme est en train d’émerger dans notre société. Pas un totalitarisme communiste ou fasciste, mais un totalitarisme technocratique. Un type de totalitarisme qui n’est pas dirigé par « un chef de bande » comme Staline ou Hitler, mais par des bureaucrates et des technocrates ennuyeux. Comme toujours, une certaine partie de la population résistera et ne sera pas la proie de la formation de masse. Si cette partie de la population fait les bons choix, elle sera finalement victorieuse. Si elle fait les mauvais choix, elle périra. Pour voir quels sont les bons choix, nous devons partir d’une analyse profonde et précise de la nature du phénomène de formation de masse. Si nous le faisons, nous verrons clairement quels sont les bons choix, tant au niveau stratégique qu’éthique. C’est ce que présente mon livre « The Psychology of Totalitarianism » : une analyse historico‑psychologique de la montée des masses au cours des derniers siècles, telle qu’elle a conduit à l’émergence du totalitarisme.

La crise du coronavirus n’est pas tombée du ciel. Elle s’inscrit dans une série de réactions sociales toujours plus désespérées et autodestructrices face à des objets de peur : terroristes, réchauffement climatique, coronavirus. Chaque fois qu’un nouvel objet de peur surgit dans la société, il n’y a qu’une seule réaction : un contrôle accru. Or, les êtres humains ne peuvent tolérer qu’un certain degré de contrôle. Le contrôle coercitif engendre la peur, et la peur engendre davantage de contrôle coercitif. De cette façon, la société est victime d’un cercle vicieux qui mène inévitablement au totalitarisme (c’est‑à‑dire à un contrôle gouvernemental extrême) et se termine par la destruction radicale de l’intégrité psychologique et physique des êtres humains.

Nous devons considérer la peur et l’inconfort psychologique actuels comme un problème en soi, un problème qui ne peut être réduit à un virus ou à tout autre « objet de menace ». Notre peur trouve son origine à un tout autre niveau, celui de l’échec du grand narratif de notre société. Il s’agit du narratif de la science mécaniste, dans lequel l’homme est réduit à un organisme biologique. Un narratif qui ignore les dimensions psychologique, spirituelle et éthique de l’être humain et qui, par conséquent, a un effet dévastateur au niveau des relations humaines. Quelque chose dans ce narratif fait que l’homme s’isole de ses semblables et de la nature. Quelque chose dans ce narratif fait que l’homme cesse d’entrer en résonance avec le monde qui l’entoure. Quelque chose dans ce narratif transforme les êtres humains en sujets atomisés. C’est précisément ce sujet atomisé qui, selon Arendt, est la composante élémentaire de l’État totalitaire.

Au niveau de la population, l’idéologie mécaniste a créé les conditions qui rendent les gens vulnérables à la formation de masse. Elle a déconnecté les gens de leur environnement naturel et social, a créé des expériences d’absence radicale de sens et de but dans la vie, et a conduit à des niveaux extrêmement élevés d’anxiété, de trouble anxieux généralisé. Autrement dit, l’anxiété, la frustration et l’agression ne sont pas liées à une représentation mentale ; l’anxiété, la frustration et l’agression sont telles que les gens ne savent pas pourquoi ils se sentent anxieux, frustrés et agressifs. C’est dans cet état qu’ils deviennent vulnérables à la formation de masse.

L’idéologie mécaniste a également eu un effet spécifique au niveau de l’ « élite » – elle a modifié ses caractéristiques psychologiques. Avant le siècle des Lumières, la société était dirigée par les nobles et le clergé (l’ « ancien régime »). Cette élite imposait sa volonté aux masses de manière manifeste par son autorité. Cette autorité était conférée par les grands récits religieux qui avaient une forte emprise sur l’esprit des gens. Lorsque les récits religieux ont perdu leur emprise et que l’idéologie démocratique moderne a émergé, la situation a changé. Les dirigeants devaient désormais être élus par les masses. Et pour être élus par les masses, ils devaient découvrir ce que les masses voulaient et le leur donner plus ou moins. Ainsi, les leaders sont devenus des suiveurs.

Ce problème a été résolu d’une manière plutôt prévisible mais pernicieuse. Si les masses ne peuvent être commandées, elles doivent être manipulées. C’est là que sont nés l’endoctrinement et la propagande modernes, décrits dans les travaux de personnes telles que Lippman, Trotter et Bernays. Nous passerons en revue le travail des pères fondateurs de la propagande afin de bien saisir la fonction sociétale et l’impact de la propagande. L’endoctrinement et la propagande sont généralement associés à des États totalitaires tels que l’Union soviétique, l’Allemagne nazie ou la République populaire de Chine. Mais il est facile de montrer que, dès le début du 20e siècle, l’endoctrinement et la propagande étaient aussi constamment utilisés dans pratiquement tous les États « démocratiques » du monde. Outre ces deux méthodes, nous décrirons d’autres techniques de manipulation de masse, comme le lavage de cerveau et la guerre psychologique.

À l’époque moderne, la prolifération explosive des technologies de surveillance de masse a donné lieu à des moyens nouveaux et auparavant inimaginables de manipulation des masses. Et les progrès technologiques émergents promettent un ensemble totalement inédit de techniques de manipulation, où l’esprit est matériellement manipulé par des dispositifs technologiques insérés dans le corps et le cerveau humain. C’est du moins ce qui est prévu. On ne sait pas encore dans quelle mesure l’esprit coopérera.

Le totalitarisme n’est pas une coïncidence historique. C’est la conséquence logique de la pensée mécaniste et de la croyance illusoire en la toute‑puissance de la rationalité humaine. En tant que tel, le totalitarisme est un trait caractéristique de la tradition des Lumières. Plusieurs auteurs l’ont postulé, mais il n’a pas encore été soumis à une analyse psychologique. J’ai décidé d’essayer de combler cette lacune, c’est pourquoi j’ai écrit La psychologie du totalitarisme. C’est une analyse de la psychologie du totalitarisme qui la situe dans le contexte plus large des phénomènes sociaux dont il fait partie.

Mon but n’est pas de me concentrer sur ce que l’on associe habituellement au totalitarisme – camps de concentration, endoctrinement, propagande – mais plutôt sur les processus culturels et historiques plus larges dont le totalitarisme émerge. Cette approche nous permet de nous concentrer sur ce qui compte le plus : les conditions qui nous entourent dans notre vie quotidienne, à partir desquelles le totalitarisme prend racine, se développe et prospère.

En définitive, mon livre explore les possibilités de trouver une issue à l’impasse culturelle actuelle dans laquelle nous semblons être bloqués. L’escalade des crises sociales du début du 21e siècle est la manifestation d’un bouleversement psychologique et idéologique sous‑jacent – un déplacement des plaques tectoniques sur lesquelles repose une vision du monde. Nous vivons le moment où une ancienne idéologie reprend le pouvoir, une dernière fois, avant de s’effondrer. Toute tentative de remédier aux problèmes sociaux actuels, quels qu’ils soient, sur la base de l’ancienne idéologie ne fera qu’empirer les choses. On ne peut pas résoudre un problème en utilisant la même mentalité que celle qui l’a créé. La solution à notre peur et à notre incertitude ne réside pas dans l’augmentation du contrôle (technologique). La véritable tâche à laquelle nous sommes confrontés en tant qu’individus et en tant que société est d’envisager une nouvelle vision de l’humanité et du monde, de trouver une nouvelle base pour notre identité, de formuler de nouveaux principes pour vivre ensemble avec les autres, et de récupérer une capacité humaine indispensable – le parler vrai.

Publié à l’origine sur le Substack de l’auteur, repris par l’Institut Brownstone.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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