POLITIQUE

La région Auvergne-Rhône-Alpes désigne le successeur de Laurent Wauquiez

septembre 5, 2024 8:20, Last Updated: septembre 5, 2024 8:49
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Un élu LR savoyard, Fabrice Pannekoucke, doit être élu jeudi à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour succéder à Laurent Wauquiez qui a dû quitter la tête de la deuxième région de France mais devrait continuer à peser sur sa politique.

De retour à l’Assemblée nationale à la faveur de la dissolution, le chef de la droite républicaine était contraint par les lois sur le non cumul des mandats de laisser son poste de président, même s’il reste conseiller. L’élection de son successeur et du nouvel exécutif régional aura lieu lors d’une réunion plénière extraordinaire, à partir de 10h00. Le vote, attendu à la mi-journée, s’annonce comme une formalité : l’assemblée est largement dominée par le groupe LR et ses alliés de la droite et du centre (134 conseillers sur 204 élus).

Le candidat de cette majorité, désigné par Laurent Wauquiez, sera Fabrice Pannekoucke, aujourd’hui vice-président en charge de l’agriculture et maire de Moûtiers (2500 habitants). Ce choix, qui a fuité à la veille du scrutin dans la presse régionale et a été confirmé par une source régionale à l’AFP, est plutôt une surprise.

D’autres noms, au CV plus fourni, circulaient, dont celui de la première vice-présidente et ancienne députée Stéphanie Pernod, qui assurait l’intérim depuis la démission de Laurent Wauquiez, ou le maire de Valence et vice-président en charge des Finances Nicolas Daragon. Malgré ses minces chances, l’opposition de gauche présentera un candidat unique, Maxime Meyer, conseiller régional de l’Ain et coprésident du groupe écologiste, tandis que le chef de file régional du RN Andrea Kotarac a également annoncé sa candidature.

Depuis 2016, la deuxième région la plus peuplée de France (8,1 millions d’habitants), tout juste née de la fusion entre Auvergne et Rhône-Alpes, était incarnée par Laurent Wauquiez, ancien maire du Puy-en-Velay et très attaché à son département de la Haute-Loire. Il revendique régulièrement, au grand agacement de l’opposition, le titre de « région la mieux gérée de France », et vante son bilan en matière d’économie ou de sécurité : relocalisations d’industries, défense des artisans et agriculteurs, baisse de l’insécurité dans les trains les gares et les lycées, ou encore l’attribution des JO d’hiver 2030.

Ses opposants n’en garderont pas un bon souvenir. Cécile Michel, co-présidente du groupe écologiste (28 conseillers) n’hésite pas à évoquer une présidence marquée à la fois par du « clientélisme » et des « méthodes assez autoritaires ». Citant les enquêtes ouvertes par le Parquet national financier sur des dépenses somptuaires lors d’un « dîner des sommets » ou sur des emplois parisiens payés par la région, RN (13 élus) comme socialistes (11 élus) dénoncent aussi une communication dispendieuse, dédiée selon eux à faire la seule publicité du président.

Garder « la même ligne directrice »

Quant à sa succession, Laurent Wauquiez a expliqué avoir « constitué une équipe autour d’un projet » avec des élus qui « gardent la même passion, la même ligne directrice », dans un entretien aux journaux régionaux du groupe Ebra (Le Progrès, le Dauphiné Libéré) diffusé fin août. Confiant au passage son émotion de « tourner la page » de ce mandat, il a reconnu ne pas vouloir couper le cordon pour autant: « je sais que garder un ancrage est très important ».

Il reste conseiller régional et devrait, selon l’opposition, continuer de peser sur le nouvel exécutif. « Nous craignons que Fabrice Pannekoucke ait un fil à la patte avec Laurent Wauquiez qui dirigera la Région depuis Paris », a commenté Johann Cesa, vice président du groupe socialiste. « On n’est pas naïf, Laurent Wauquiez va garder la mainmise sur la Région car ça lui sert de carte de visite pour 2027 » et la présidentielle, pour laquelle il est un candidat potentiel de la droite, a ajouté Michèle Morel du groupe RN.

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