Des navires de guerre russes et chinois ont débuté mardi des manoeuvres militaires dans le nord de la mer du Japon afin de mieux protéger l’« activité économique » de la zone, a indiqué le ministère russe de la Défense, qui organise de grands exercices navals dans plusieurs océans et mers.
La Russie n’a pas indiqué combien de ses propres bateaux étaient en mer du Japon, mais a précisé que quatre navires de guerre et un navire de ravitaillement chinois s’y trouvaient.
Les exercices conduits avec Pékin se concentrent sur la « défense des routes maritimes et des zones d’activité économique maritime », a expliqué le ministère russe sur Telegram.
Les bateaux se trouvent dans le golfe de Pierre-le-Grand, près de Vladivostok dans l’Extrême-Orient russe, selon Moscou.
La Chine avait annoncé lundi des exercices navals et aériens conjoints avec la Russie ce mois-ci autour de la mer du Japon, connue sous le nom de « mer de l’Est » en Corée du Nord et du Sud, et de la mer d’Okhotsk.
400 navires russes, 120 avions et hélicoptères et 90.000 soldats mobilisés
Les liens entre Moscou et Pékin se sont approfondis depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, que la Chine n’a jamais condamnée.
Ces manoeuvres ont lieu dans le cadre du grand exercice « Océan 2024 » organisé par la Russie jusqu’au 16 septembre dans les océans Pacifique et Atlantique, ainsi que dans les mers Méditerranée, Caspienne et Baltique, a fait savoir le ministère russe de la Défense.
Le Président russe Vladimir Poutine a suivi ces manoeuvres depuis Moscou et prononcé un discours d’ouverture. Il s’agit des plus grands exercices de ce type « en trois décennies », a-t-il déclaré, selon France Info. Il a fustigé les « actions agressives » des États-Unis qui pourraient déstabiliser « l’équilibre des forces dans la région Asie-Pacifique ». « Les États-Unis et ses (pays) satellites accroissent leur présence militaire près des frontières occidentales de la Russie, dans l’Arctique et dans la région Asie-Pacifique », a-t-il affirmé. « La Russie doit être prête à tout développement de la situation », a assuré Vladimir Poutine.
Au total, 400 navires russes, 120 avions et hélicoptères et 90.000 personnes sont mobilisés pour « Océan 2024 », l’un des « plus importants » exercices de l’année, selon le ministère russe.
« Océan 2024 » doit permettre de tester la « préparation » des troupes, « d’utiliser des armes de haute précision » et d’étendre la « coopération avec les marines de pays partenaires », d’après cette même source.
Lundi, le ministère japonais de la Défense avait affirmé avoir repéré le week-end dernier en mer du Japon cinq vaisseaux de la marine chinoise qui se dirigeaient vers la Russie. Ils avaient « navigué vers le nord-est à travers le détroit de Tsushima en direction de la mer du Japon » samedi et dimanche, selon Tokyo.
Le détroit de Tsushima, situé entre la Corée du Sud et le Japon, relie la mer de Chine méridionale et la mer du Japon. Il ne se trouve pas dans les eaux territoriales japonaises.
L’attitude agressive du régime communiste chinois
Début septembre, Tokyo avait condamné l’incursion fin août dans ses eaux territoriales d’un vaisseau de la marine chinoise, au large d’îles méridionales, quelques jours après avoir dénoncé un bref vol d’un avion chinois dans son espace aérien. Et en juin, le Japon avait protesté auprès de Pékin après l’incursion de quatre navires chinois apparemment armés près d’îles disputées et inhabitées en mer de Chine orientale. Appelées îles Senkaku au Japon et Diaoyu en Chine, elles sont administrées par le Japon, mais des navires des gardes-côtes chinois s’aventurent fréquemment à proximité, provoquant des tensions diplomatiques.
Les opérations agressives d’influence économique et militaire croissantes du régime communiste chinois dans la région Asie-Pacifique et ses revendications inquiètent les États-Unis et leurs alliés. Le Japon, résolument pacifiste depuis des décennies, a augmenté ses dépenses de Défense, en se dotant de capacités de « contre-attaque » et en assouplissant les règles sur les exportations d’armes.
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