La Suède augmente ses dépenses de défense

Le Premier ministre suédois a déclaré qu'il faisait pression pour que les dépenses de défense soient « suffisamment élevées pour accroître significativement la capacité des pays européens de l'OTAN à défendre l'Europe »

Par Owen Evans
28 mars 2025 02:13 Mis à jour: 28 mars 2025 16:55

Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a déclaré le 26 mars que son pays entendait porter les dépenses de défense à 3,5 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici à 2030, soit une augmentation plus importante et plus rapide que prévu.

Les dépenses de défense de la Suède ont été prévues d’atteindre 2,4 % du PIB en 2025 et 2,6 % en 2028.

Lors d’une conférence de presse, M. Kristersson a annoncé que la Suède devrait atteindre un nouvel objectif, estimé provisoirement de 3,5 %.

Il a ajouté que son gouvernement pense que l’OTAN fixerait bientôt un objectif pour ses États membres – à savoir des dépenses de défense entre 3 et 4 % du PIB.

« Il est difficile de savoir exactement quel sera cet objectif », a indiqué Ulf Kristersson. « Nous faisons pression pour qu’il soit suffisamment élevé pour accroître significativement la capacité des pays européens de l’OTAN à défendre l’Europe. »

Donald Trump a laissé entendre que les pays de l’OTAN devaient augmenter leurs dépenses de défense à 5 % du PIB, contre l’objectif actuel de 2 %.

Les pays européens ont déjà amélioré leur capacité de se défendre pour dissuader toute attaque de la Russie.

« Je pense que plus la partie européenne de l’OTAN se renforcera, plus il sera intéressant et important pour les États-Unis de coopérer avec l’autre côté de l’Atlantique, et vice versa », a souligné le Premier ministre suédois.

Son gouvernement a également déclaré qu’il augmenterait l’aide à l’Ukraine cette année, en faisant passer l’allocation budgétaire pour 2025 de 25 milliards à 40 milliards de couronnes suédoises (environ 3,7 milliards d’euros).

Ulf Kristersson, chef du parti libéral-conservateur des Modérés, a noté que le gouvernement et le parti de droite Démocrates de Suède avaient convenu d’aider à financer le réarmement du pays en levant des emprunts d’environ 300 milliards de couronnes suédoises sur une période allant jusqu’en 2035.

« Une situation nouvelle et ambitieuse en matière de politique de sécurité exige de nouvelles décisions, à la fois urgentes et à long terme », a-t-il souligné.

Contrairement à la France et à l’Allemagne, la Suède a une faible dette publique. En 2024, ce pays scandinave a assoupli ses règles strictes en matière de dépenses budgétaires afin de stimuler les dépenses d’infrastructure et de défense.

La Suède a maintenu une politique de neutralité militaire pendant plus de 200 ans. Toutefois, face à l’agression de la Russie contre l’Ukraine, en mars 2024, elle a suivi la Finlande et a mis fin à cette tradition en rejoignant l’OTAN qui prévoit une riposte collective à l’agression contre l’un de ses États membres.

La Pologne utilisera pour sa défense le fonds de relance post-Covid de l’UE

Le 25 mars, l’agence de presse nationale polonaise Polska Agencja Prasowa a rapporté que le gouvernement polonais avait déclaré qu’il deviendrait le premier pays de l’Union européenne (UE) à utiliser le fonds de relance post-Covid-19 à des fins de défense.

Le plan national de relance (KPO) fait partie des 750 milliards d’euros du fonds de relance post-Covid de l’UE, dont la Pologne devrait recevoir 58 milliards d’euros.

Varsovie souhaite utiliser les 7,2 milliards d’euros qu’elle a reçus pour financer des abris, des infrastructures à double usage et des entreprises d’armement polonaises.

« Nous sommes les premiers en Europe à lancer ce projet d’une importance capitale […] dans le cadre du KPO », a annoncé le Premier ministre polonais Donald Tusk lors d’un conseil des ministres le 25 mars.

« Tout cela permet d’éviter le danger de guerre et constitue une action en faveur de la paix et de la sécurité durable des Polonais », a-t-il ajouté.

Katarzyna Pelczynska-Nalecz, ministre polonaise des Fonds et de la Politique des régions, a écrit sur le réseau social X le 25 mars : « Nous investirons des milliards dans des abris, des infrastructures à double usage et le développement des entreprises d’armement polonaises. Nous développerons notre industrie et la recherche dans les nouvelles technologies. »

La Norvège affirme que les États-Unis restent déterminés

Le 25 mars, Tore O. Sandvik, ministre norvégien de la Défense, a déclaré que les États-Unis restaient engagés dans la défense de l’Europe.

« Nous n’avons pas l’impression […] que [le soutien] des États-Unis […] est en train de s’effondrer », a-t-il dit lors d’une interview accordée à Reuters.

Malgré les projets d’une Europe plus indépendante sur le plan militaire, M. Sandvik a soutenu que l’Amérique restait déterminée dans son soutien à l’Europe.

« Pour ceux qui craignent que les États-Unis ne soient pas là en cas de besoin, la réponse est la suivante : ‘Plus de responsabilité pour votre propre sécurité' », a-t-il fait remarquer. « L’Europe doit assumer une plus grande part de responsabilité afin que les États-Unis respectent leurs engagements. »

La Norvège a atteint l’objectif de 2 % de dépenses de défense en 2024 et prévoit de doubler ce niveau d’ici à 2036.

Selon Tore O. Sandvik, le gouvernement norvégien pourrait devoir dépenser davantage,

« Nous sommes à deux mois et demi [de l’adoption] d’un plan de défense à long terme de 12 ans et nous constatons déjà que nous devons le réviser », a-t-il laissé entendre, tout en refusant de donner des précisions.

La Norvège assure la surveillance par l’OTAN de la zone de l’Atlantique Nord de 2 millions de kilomètres carrés utilisée par les sous-marins nucléaires de la flotte russe du Nord.

Selon le Center for Strategic and International Studies, la péninsule de Kola, au nord-ouest de la Russie, qui borde la Norvège, revêt une importance stratégique pour la Russie.

Cette péninsule abrite les moyens militaires terrestres, aériens et navals les plus avancés de la Russie dans l’Arctique, y compris son arsenal nucléaire.

« Nous avons un bon dialogue avec les Américains au sujet de cette collaboration, qui est extrêmement importante pour eux », a souligné M. Sandvik.

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