La Suède s’apprête à accélérer l’adoption d’une législation permettant la surveillance électronique des mineurs, en réaction à une série d’attaques à la bombe perpétrées par des gangs à Stockholm ce mois-ci, selon la déclaration du premier ministre le 30 janvier.
Ces dernières décennies, la violence des gangs a considérablement augmenté en Suède, atteignant un niveau record en 2023 en ce qui a trait au taux de mortalité par arme à feu par habitant en Europe.
Une vague d’attentats à la bombe sans précédent, soit plus de 30 depuis le début de l’année 2025, principalement dans la région de Stockholm, a incité le gouvernement à prendre des mesures.
Selon la police, la plupart de ces attaques à l’explosif sont des actes d’extorsion commis par des gangs contre des entreprises et des citoyens.
« Il est évident que nous ne maîtrisons pas la vague de violence », a admis le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, à l’issue d’une rencontre avec le Conseil de lutte contre la criminalité organisée, à laquelle participaient des représentants du gouvernement, de la police et des douanes.
Les attentats à la bombe de janvier ont endommagé des bâtiments et fait quelques blessés, mais n’ont pas encore fait de victimes.
Les évènements se sont si fréquents que les autorités ont demandé aux résidents de certains quartiers du sud de la capitale de rester chez eux.
Selon la police, les bandes criminelles ont récemment commencé à utiliser des plateformes de réseaux sociaux comme TikTok et Instagram pour recruter des jeunes et les inciter à commettre des actes de violence.
« Aujourd’hui, nous voyons des jeunes de 12, 13 et 14 ans accomplir des missions violentes horribles, comme si c’était un travail d’appoint », a affirmé Petra Lundh, commissaire de la police nationale. « Ces missions sont ouvertement annoncées sur des plateformes numériques. »
M. Kristersson a déclaré que le gouvernement ferait adopter cette année une loi autorisant la police à fouiller les téléphones et d’écouter électroniquement les personnes de moins de 15 ans.
« Il est crucial de pouvoir atteindre ceux qui, souvent éloignés, commandent des crimes commis par des enfants en Suède », a affirmé M. Kristersson. « Si nous ne parvenons pas, nous utiliserons la loi suédoise pour mettre fin à l’utilisation abusive de ces plateformes. »
Il a accusé les plateformes de médias sociaux de ne pas en faire assez pour protéger les enfants.
Le 29 janvier, une commission gouvernementale a proposé d’envoyer des délinquants purger leur peine à l’étranger en raison de la surpopulation carcérale due aux arrestations pour violence en bande organisée.
Le président de la commission, Mattias Wahlstedt, a souligné qu’il n’y avait aucun obstacle juridique à la location de places de prison à l’étranger, mais qu’une telle mesure devait être approuvée par le Parlement avant que quiconque ne soit transféré hors de Suède.
« Il est impératif de concevoir de nouvelles approches au sein du système pénitentiaire et de la libération conditionnelle », a affirmé le ministre suédois de la Justice, Gunnar Strommer, lors d’une conférence de presse. M. Strommer a révélé que la Suède était déjà engagée dans des négociations pour louer de l’espace dans des prisons à l’étranger.
En 2023, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, les tribunaux ont imposé des peines totalisant près de 200.000 mois (plus de 16.500 ans), soit une augmentation de 25 % par rapport à l’année précédente et le double du total prononcé en 2014.
Le service suédois des prisons et de la probation prévoit qu’il aura besoin d’environ 27.000 lits d’ici 2033, contre 11.000 aujourd’hui.
Stockholm s’apprête également à réviser sa constitution pour autoriser la révocation de la citoyenneté suédoise aux personnes binationales considérées comme une « menace pour l’État ».
Avec Reuters
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