Les États-Unis et l’Ukraine s’apprêtent à signer la semaine prochaine un accord sur les minerais de terres rares.
L’accord octroierait à Washington des revenus provenant de l’exploitation par Kiev de minéraux rares, d’hydrocarbures, de pétrole et de gaz naturel, en échange d’une assistance continue en matière de sécurité.
S’adressant aux journalistes à la Maison-Blanche, le président Donald Trump a fait savoir que Washington et Kiev finaliseraient probablement l’accord la semaine prochaine, à condition que Kiev maintienne son engagement.
« Nous avons un accord sur les minéraux qui, je suppose, sera signé jeudi, jeudi prochain, bientôt… Je suppose qu’ils vont respecter l’accord, alors nous verrons », a déclaré M. Trump.
M. Trump a défendu plusieurs versions d’un tel accord afin de récupérer l’argent que les États-Unis ont dépensé pour aider l’Ukraine à se défendre contre l’invasion russe en cours.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’était déjà insurgé contre les conditions initiales de l’accord, qui, selon lui, n’offraient aucune garantie de sécurité à l’Ukraine pour prévenir une future agression russe.
Les États-Unis ont fourni une aide directe d’environ 120 milliards de dollars à l’Ukraine depuis l’invasion totale de la Russie en 2022, la plupart sous la forme d’armes transférées directement des États-Unis aux stocks ukrainiens.
C’est pourquoi M. Zelensky s’est montré réticent à céder les richesses dont dispose l’Ukraine sans promesse d’une certaine forme de sécurité après plus d’une décennie de guerre contre la Russie et les séparatistes soutenus par la Russie.
Néanmoins, M. Zelensky a fini par accepter le plan de cessez-le-feu de M. Trump et a exprimé son engagement en faveur de l’accord sur les terres rares après la brève pause de l’administration Trump sur toute aide à l’Ukraine plus tôt dans l’année.
« Nous travaillons encore sur les détails » de l’accord
Lorsqu’on lui a demandé des détails sur l’accord sur les minéraux, M. Trump s’en est remis au secrétaire au Trésor, Scott Bessent, qui a affirmé qu’un accord ressemblant largement à la première version serait probablement signé à la fin de la semaine prochaine.
« Nous travaillons encore sur les détails », a indiqué M. Bessent. « Nous visons une date autour du 26 avril. »
« C’est en substance ce que nous avions convenu précédemment lorsque le président [Zelensky] était ici […] Je pense qu’il s’agit d’un accord de 80 pages et c’est ce qui sera signé. »
M. Trump a déjà suggéré que l’Ukraine donnerait aux États-Unis pour 500 milliards de dollars de terres rares et de gisements de minerais essentiels, mais les détails fermes restent nébuleux. La dernière version de l’accord rendue publique ne chercherait pas à récupérer l’aide américaine antérieure et créerait à la place un fonds de reconstruction conjoint américano-ukrainien qui reverserait aux États-Unis les bénéfices tirés de l’exploitation des minéraux ukrainiens.
L’Ukraine possède les plus grandes réserves de titane, d’uranium et d’autres minéraux rares d’Europe, mais une grande partie de ces richesses se trouve actuellement en territoire occupé par la Russie. Néanmoins, ce que Kiev peut offrir pourrait permettre aux États-Unis de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement, qui dépendent fortement de la Chine communiste pour les terres rares.
M. Bessent a affirmé précédemment que les recettes tirées des ressources naturelles de l’Ukraine seraient réinvesties dans des secteurs clés qui stimuleraient l’expansion économique et garantiraient que les pays qui n’ont pas soutenu la défense de l’Ukraine ne profiteraient pas de sa reconstruction.
M. Zelensky a indiqué jeudi, dans une déclaration télévisée, que les négociations sur l’accord avaient bien progressé et qu’un partenariat économique profiterait aux deux pays.
Un cessez-le-feu ignoré par la Russie
Il a également souligné que Kiev avait accepté l’appel de Washington à un cessez-le-feu inconditionnel.
« L’Ukraine a immédiatement accepté cette offre il y a plus d’un mois. La Russie l’a ignorée jusqu’à présent et c’est là le principal problème », a-t-il déclaré.
À cette fin, les tentatives du président Trump pour amener Kiev et Moscou à un cessez-le-feu temporaire restent dans les limbes.
M. Poutine n’a pas accepté de cessez-le-feu et a multiplié les attaques russes contre l’Ukraine dans une tentative apparente d’étendre les gains de la Russie sur le champ de bataille avant de s’engager dans des négociations.
Un premier accord de cessez-le-feu partiel, accepté le mois dernier par les dirigeants ukrainiens et russes, visait à mettre fin aux attaques contre les infrastructures énergétiques civiles pendant 30 jours.
Cet accord a été presque immédiatement rompu, les responsables de chaque pays accusant l’autre d’avoir violé la trêve en sabotant une installation pétrolière dans une partie de la Russie occupée par les troupes ukrainiennes.
Quant au président Poutine, il a estimé que pour mettre fin à la guerre, l’Ukraine devrait céder quatre provinces orientales à la Russie, renoncer à sa demande d’adhésion à l’OTAN et se voir interdire d’accueillir des troupes étrangères sur son sol, quelle qu’en soit la raison.
M. Trump a réaffirmé jeudi qu’il espérait voir un accord de cessez-le-feu se concrétiser rapidement, malgré les revers subis.
« Nous voulons que la mort et le massacre cessent », a déclaré M. Trump.
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