Le monde est informé des fuites de capitaux chinois. Il sait aussi que la Chine vend des actions au gouvernement américain pour soutenir sa devise. Ce que de nombreuses personnes ne savent pas, c’est que l’Afrique est une autre victime de la fuite de ces capitaux.
Selon Shen Danyang, porte-parole du ministère du Commerce chinois, l’investissement direct de Pékin en Afrique a chuté de plus de 40% à environ 1,2 milliards de dollars (près de 1,1 milliards d’euros) au cours de la première moitié de 2015. Selon des estimations de l’unité de service de données fDi Markets du Financial Times, elle est pire : ce serait une chute de 568 millions de dollars (plus de 520 millions d’euros) pour la seule expansion de projets existants ainsi que sur un ensemble de nouveaux projets (greenfield).
La Chine a lourdement investi en Afrique pour satisfaire sa propre demande de matériaux bruts. Des matériaux bruts dont elle avait besoin pour une impulsion sans précédent dans la construction, au cours des 15 années passées.
« Il existe la perspective que le ralentissement en Chine soit d’une ampleur incertaine et que leurs demandes de matières premières et leurs intérêts dans les pays émergents ne soient pas ceux qu’ils ont été au cours de la dernière décennie » a déclaré le professeur Carmen Reinhart, auteur de « This Time Is Different »
Elle a déclaré que beaucoup de financements et d’investissements n’apparaissent même pas dans les rapports officiels : « Cette série d’emprunts s’est accrue de façon plutôt drastique, lorsque la Chine était en pleine essor. Nous avons relativement peu d’informations à ce sujet. »
Du fait de problèmes domestiques économiques chinois et de fuites des capitaux, la Chine a coupé dans le financement et l’investissement des marchés émergents.
« Est-ce que les marchés émergents subissent aussi un arrêt soudain de nos interventions ? L’emprunt chinois n’est-il pas le même que celui qui a existé durant maintenant de nombreuses années, lorsque la Chine était en train de grandir si rapidement ? »
Bonne nouvelle: pour l’Afrique, le commerce chinois est plus important que l’investissement. Selon des données de la Banque Mondiale, le commerce de la Chine avec l’Afrique sub-saharienne s’est accru de 10 milliards de dollars (plus de 9 milliards d’euros) en 2002 à 170 milliards de dollars (plus de 155 milliards d’euros) en 2013, beaucoup plus que les environs 6 milliards de dollars (prés de 5,5 millards d’euros) d’investissement étranger direct chinois de 2014.
Mauvaise nouvelle: le commerce de la Chine ralentit aussi, pour la même raison que le pays ne demande pas autant de matières premières, comme il l’a fait lors son essor de la construction.
Une autre bonne nouvelle – cette fois sans mise en garde – est que les autres pays continuent à investir en Afrique et investissent beaucoup plus. La France, par exemple, a investi 18 milliards de dollars (près de 16,5 milliards d’euros) en 2014, suivi par la Grèce (10 milliards de dollars, soit plus de 9 milliards d’euros), et les États-Unis (8 milliards de dollars, soit plus de 7 milliards d’euros).
Version anglaise disponible à: Africa Is Another Victim of China’s Capital Outflows
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