L’Autorité des marchés financiers « va prendre le temps nécessaire pour examiner de façon très approfondie » l’offre publique d’achat sur EDF menée par l’Etat, a indiqué mercredi sa nouvelle présidente Marie-Anne Barbat-Layani, alors que la date du 8 novembre avait été avancée pour la décision de l’AMF.
L’Etat français a officiellement lancé le 4 octobre le processus de sa renationalisation d’EDF. Détenant déjà 84% de son capital, il espère en obtenir, à la clôture de l’OPA, 90%, seuil à partir duquel une procédure de retrait obligatoire de la Bourse peut être lancée pour récupérer des titres.
Lundi, des actionnaires de l’énergéticien avaient demandé à l’AMF de « suspendre » sa décision sur l’OPA attendue mardi 8 novembre « selon le calendrier indicatif du projet d’offre », s’estimant lésés par les termes de l’opération et notamment le prix de 12 euros proposé pour le rachat de chaque action. Ils ont également assigné EDF devant le tribunal de commerce de Paris, où une audience en référé s’est tenue lundi, en vue d’une décision jeudi.
Mercredi matin, alors qu’aucune décision de l’AMF sur le sujet n’a été rendue, sa nouvelle présidente Marie-Anne Barbat-Layani a indiqué au micro de Radio Classique que l’autorité allait « prendre le temps nécessaire pour examiner cette offre et rendre une décision sur sa conformité ».
« Il y a eu des dates qui ont été données de manière indicative, notamment la date du 8 novembre. L’AMF va faire son travail, c’est-à-dire qu’elle va contrôler la conformité de l’offre. Elle n’est pas juge du prix, ce n’est pas l’AMF qui fixe le prix de l’offre, mais elle va examiner de façon très approfondie, puisque c’est un dossier important, si toutes les conditions, notamment de contre-expertise sur le prix avec un expert indépendant etc., ont été respectés », a indiqué Mme Barbat-Layani, à la tête de l’AMF depuis fin octobre.
Les actionnaires qui avaient demandé à l’AMF de reporter sa décision sont majoritairement des salariés et anciens salariés, réunis sous la bannière du Fonds commun de placement d’entreprise (FCPE) actions EDF, auquel s’est associé l’association d’actionnaires Energie en actions. Ils contestent les conditions dans lesquelles le conseil d’administration de l’électricien a validé ladite OPA et représentent ensemble environ 1,5% du capital, selon un responsable d’Energies en actions.
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