Les députés ont adopté jeudi en première lecture une proposition de loi pour abroger, et pas seulement suspendre, l’obligation vaccinale anti-Covid des soignants, un échec pour le gouvernement et la majorité qui tenteront d’en éviter un deuxième dans l’après-midi sur un texte concernant EDF.
Le gouvernement a annoncé la réintégration à venir des soignants non-vaccinés, après un avis de la Haute autorité de Santé (HAS). Elle pourrait débuter dès le 15 mai. Mais la proposition gouvernementale est insuffisante pour de nombreux députés d’opposition, notamment d’outre-mer. A l’instar de Jean-Victor Castor (Guyane), auteur du texte étudié dans le cadre d’une journée réservée à son groupe à majorité communiste.
« Le décret ne fera que suspendre les suspensions, laissant la possibilité au gouvernement » d’y recourir à nouveau, a insisté le député. Son texte prévoit également que les agents « conservent le droit à l’avancement qu’ils possédaient avant la suspension ». « Si jamais une réinfection arrivait, nous serions désarmés », a grondé le député MoDem Philippe Vigier à la tribune, même si le débat est resté globalement calme, loin de l’embrasement qu’avait suscité un texte LFI portant sur le même sujet, en novembre dernier.
Plusieurs élus ont insisté pour obtenir une abrogation, afin qu’une éventuelle nouvelle obligation vaccinale passe forcément par le Parlement, et non par décret. Les députés de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons) se sont tous prononcés contre. Insuffisant face aux voix combinées des députés d’opposition, qui ont fait passer le texte avec 157 voix contre 137.
Protéger EDF d’un « démantèlement »
Dans l’après-midi communistes et socialistes tenteront de transformer l’essai contre le gouvernement avec un texte de Philippe Brun (PS), pour protéger EDF d’un démantèlement. Déjà adopté en première lecture contre l’avis du gouvernement qui argue qu’il mène déjà une tentative de nationalisation, il prévoit notamment que le capital d’EDF soit détenu à 100% par l’État.
Épaulé par le communiste Sébastien Jumel, le député socialiste veut également graver dans la loi les activités d’EDF, pour empêcher tout projet de « démantèlement », soupçonnant l’exécutif de ne pas avoir renoncé à un projet controversé de restructuration. Ce dernier dément fermement.
Extension du bouclier tarifaire
Le texte entend également étendre le bouclier tarifaire sur l’électricité aux artisans, notamment les boulangers, et à toutes les TPE. Le périmètre pourrait être élargi par des amendements de la gauche et de députés LR, notamment à certaines collectivités.
« On ne peut que se féliciter que la démocratie en France fonctionne encore », a salué Frédéric Roy, artisan boulanger, lors d’un rassemblement au soutien au texte devant l’Assemblée.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.