Le gouvernement du Pays de Galles a promis de rendre illégale la pratique du mensonge par les hommes politiques.
Un amendement a été déposé dans le cadre de la loi électorale visant à préparer la prochaine élection du Parlement gallois (Senedd) en 2026 selon lequel tout membre élu et tout candidat à l’élection devra être disqualifié s’il ou elle fait des déclarations fausses ou trompeuses.
Au cours d’un débat parlementaire animé mardi soir, les députés ont finalement rejeté cet amendement mais promettent que ce n’est que partie remise.
Epoch Times a appris que quelques heures avant le débat, les ministres gallois se sont mis d’accord pour exclure cette législation « sans précédent » du projet de loi sur les élections, tout en s’engageant à la réintroduire de façon indépendante ultérieurement.
Mick Antoniw, conseiller général du gouvernement gallois, a déclaré que le gouvernement « présentera une législation avant 2026 pour disqualifier les membres et les candidats reconnus coupables de tromperie délibérée dans le cadre d’un processus judiciaire indépendant ».
Adam Price, ancien dirigeant du Plaid Cymru, un parti indépendantiste classé à gauche, a déclaré que cette annonce serait « une première mondiale ».
« Notre gouvernement s’est engagé à ce que notre démocratie soit la première au monde à introduire une interdiction générale du mensonge et de la tromperie par les politiques. »
« Nous sommes au début d’un mouvement mondial et nous allons rendre le mensonge en politique illégal », a-t-il lancé.
Une « menace existentielle »
Au cours du débat parlementaire, M. Price a déploré un « effondrement de la confiance » envers les hommes politiques, dans ce qu’il a décrit comme un « phénomène universel dans la plupart des démocraties du monde ».
Selon lui, la démocratie est confrontée à une « menace existentielle ».
Il estime nécessaire de s’attaquer à la petite minorité de « démagogues populistes » qui « déforment délibérément la vérité pour leur propre intérêt politique ».
Lee Waters, un député travailliste gallois, estime lui-aussi que la politique est devenue « plus sombre », surtout depuis ces huit dernières années avec l’avènement du Brexit et l’arrivée au pouvoir de dirigeants tels que Donald Trump et Boris Johnson.
Un autre député travailliste a lui-aussi exprimé son soutien à cette législation, mais il craint que criminaliser le discours politique ne soit utilisé comme un « badge d’honneur » par la droite et la gauche dures.
Du côté des députés conservateurs, James Evans s’est inquiété que certains « individus vexatoires » essaieront de retourner cette loi à leur profit.
« Il y a des gens de tous les partis politiques et de tous les groupes qui veulent abattre la démocratie », a-t-il dit.
« Chaque député pourrait faire l’objet d’une plainte chaque fois qu’il prendra la parole dans cet hémicycle, et toutes ces plaintes devront faire l’objet d’une enquête. »
« Il existe des organisations aux poches très profondes qui seraient ravies d’envoyer n’importe quel député devant les tribunaux pour n’importe quel propos tenu. »
Une menace pour le privilège parlementaire
Pour Alun Davies, ministre travailliste gallois, « le fait de chercher à criminaliser et à judiciariser cette question enlève tout intérêt à la politique ».
Selon lui, c’est une menace contre le champ d’application du privilège parlementaire. Il estime au contraire que « le privilège [parlementaire] devrait être étendu et approfondi ».
James Evans prévient que si cette proposition de loi n’est pas examinée minutieusement, elle pourrait causer « de réels dommages démocratiques ».
« J’ai la possibilité de prendre la parole ici aujourd’hui, demain et le jour suivant et de défendre les électeurs que je représente ; je peux m’exprimer ouvertement sans craindre des poursuites pour diffamation ou calomnie. »
« Mais je ne veux pas avoir à regarder par-dessus mon épaule chaque fois que je dis quelque chose ici », a-t-il dit.
La proposition de loi ayant été retournée pour être retravaillée, il n’est pas clair à ce stade si les lois proposées feront du mensonge une infraction pénale ou une sanction civile.
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