MOYEN-ORIENT

Le Guide suprême iranien rejette les négociations après une nouvelle approche de Donald Trump

mars 9, 2025 21:49, Last Updated: mars 9, 2025 21:49
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Cette semaine, les gouvernements français, allemand et britannique ont publié une déclaration exprimant leurs préoccupations quant au non-respect par l’Iran de ses engagements liés à l’accord sur le nucléaire.

Le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a rejeté les appels à de nouvelles négociations, au lendemain de l’annonce par le président Donald Trump d’une tentative de dialogue en vue d’un nouvel accord nucléaire avec Téhéran.

S’adressant aux responsables iraniens le 8 mars, Ali Khamenei a affirmé ne pas vouloir céder aux pressions internationales. Sans nommer directement Donald Trump ou les États-Unis, il a déclaré que « certains gouvernements étrangers et figures dominantes insistent pour négocier, mais leur objectif n’est pas de résoudre les problèmes : ils cherchent à imposer leur volonté et leur programme. »

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait retiré les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, réimposant des sanctions tout en appelant à un nouvel accord pour limiter le programme nucléaire du pays. Les autres signataires ont maintenu leur engagement, tout en exprimant leurs inquiétudes face aux dépassements par l’Iran des limites de stockage et d’enrichissement d’uranium fixées par l’accord initial.

Trump menace d’une intervention militaire

Dans une interview accordée à Fox Business le 7 mars, Donald Trump a réaffirmé qu’il ne permettrait pas à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire.

« Il y a deux manières de gérer l’Iran : militairement, ou en trouvant un accord », a déclaré Donald Trump à la journaliste Maria Bartiromo. « Je préférerais conclure un accord, car je ne cherche pas à nuire à l’Iran. »

Il a ajouté qu’il espérait une réponse positive de la part de Téhéran :

« Si nous devons intervenir militairement, ce sera une catastrophe », a-t-il prévenu.

« Le peuple iranien est un grand peuple, mais il est soumis à un régime brutal : ils se rassemblent, et ils sont abattus dans la rue. »

Donald Trump n’a pas encore réagi au rejet apparent d’Ali Khamenei. Lors de son interview sur Fox Business, il a souligné l’urgence de la situation :

« Nous pouvons parvenir à un accord qui aurait la même valeur qu’une victoire militaire, mais le moment est venu d’agir. »

Le président Donald Trump s’exprime après avoir signé des décrets dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche, le 6 mars 2025. (Alex Wong/Getty Images)

Téhéran prend ses distances avec les négociations

Le mois dernier, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) des Nations unies a révélé que l’Iran avait stocké environ 275 kg d’uranium enrichi à 60 %. Pour obtenir un matériau de qualité militaire, il faudrait atteindre un taux d’enrichissement de 90 %.

L’AIEA a tiré la sonnette d’alarme face à ce niveau d’enrichissement :

« L’augmentation significative de la production et de l’accumulation d’uranium hautement enrichi par l’Iran, seul État non doté de l’arme nucléaire à produire un tel matériau, est une source de grave préoccupation », a déclaré l’agence de surveillance basée à Vienne dans son rapport du mois dernier.

L’été dernier, Ali Khamenei s’était montré ouvert à des discussions avec Washington, déclarant qu’il n’y avait « aucun mal » à dialoguer avec « l’ennemi ». Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, cette position semble s’être durcie.

Le mois dernier, Donald Trump a rejeté les rumeurs selon lesquelles les États-Unis et Israël planifieraient de « réduire l’Iran en miettes », les qualifiant d’« exagérées ». Toutefois, le même jour, il a rétabli sa stratégie de « pression maximale » du premier mandat : suppression des exemptions de sanctions, nouvelles sanctions contre l’Iran et appel aux alliés à suivre cette ligne dure.

En réponse, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé que l’Iran était disposé à dialoguer avec l’administration Trump, tout en estimant que la campagne de sanctions ne produirait aucun effet.

« La pression maximale est une expérience ratée. La répéter ne fera qu’aboutir à un nouvel échec », a-t-il déclaré le 5 février.

« La position de l’Iran est claire : il est membre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, et la fatwa du Guide suprême a déjà précisé notre position contre les armes de destruction massive », a ajouté Abbas Araghchi dans une déclaration du 5 février.

Dans les jours qui ont suivi l’annonce par Donald Trump du retour à la pression maximale, Ali Khamenei s’est éloigné de toute perspective de discussions avec Washington. Dans un communiqué du 7 février, il a affirmé que négocier avec les États-Unis n’était « ni rationnel, ni intelligent, ni honorable ».

Avec Associated Press 

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