Le Liban forme son premier gouvernement depuis 2022, réduisant l’influence du Hezbollah

Le président Joseph Aoun et le premier ministre Nawaf Salam espèrent que le nouveau gouvernement pourra réformer le système politique libanais et mettre fin à l'État fantôme du Hezbollah

Par Andrew Thornebrooke
10 février 2025 15:15 Mis à jour: 10 février 2025 15:15

Le Liban forme actuellement son premier gouvernement complet depuis 2022. Assiégé, il cherche à limiter le pouvoir du Hezbollah et à éjecter les forces israéliennes de sa région méridionale.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé le 8 février avoir accepté la démission du gouvernement intérimaire et signé un décret reconnaissant le nouveau gouvernement, dirigé par le Premier ministre Nawaf Salam.

« Ce gouvernement s’efforcera de rétablir la confiance entre les citoyens et l’État, entre le Liban et ses voisins arabes, et entre le Liban et la communauté internationale », a déclaré M. Salam dans un discours prononcé le 8 février.

« La réforme est le seul chemin vers le salut véritable. »

L’ambassade américaine au Liban s’est réjouie de l’annonce du gouvernement et a déclaré qu’elle espérait que le nouveau gouvernement pourra reconstruire les institutions de l’État libanais et mettre en œuvre les réformes nécessaires.

Le cabinet de M. Salam est composé de 24 ministres, répartis équitablement entre les chrétiens et les musulmans. Il intervient à un moment où le Liban s’efforce d’assurer la sécurité de ses citoyens après des années de conflits internes et de bombardements israéliens dans le sud du pays.

À cette fin, M. Salam a annoncé que le cabinet allait s’engager prioritairement dans des réformes financières, la reconstruction et la mise en œuvre d’une résolution des Nations unies considérée comme le pilier de la stabilité à la frontière libanaise avec Israël.

Il est à noter que ni Joseph Aoun ni Nawaf Salam n’ont reçu l’appui du groupe terroriste Hezbollah, soutenu par l’Iran, qui maintient son propre État fantôme au Liban depuis des décennies. Au contraire, le nouveau gouvernement a largement mis le Hezbollah sur la touche.

M. Aoun s’est aussi engagé à consolider le droit de l’État de « monopoliser le port d’armes », en référence apparente à la fin du règne de fait des milices du Hezbollah.

Au lieu de participer directement à la composition du gouvernement, le mouvement Amal, allié du Hezbollah, a été autorisé à choisir quatre nouveaux membres du cabinet pour représenter la communauté chiite du Liban, y compris le ministre des Finances.

Cette décision mettra fin à la capacité du Hezbollah et de ses alliés de former une troisième force d’obstruction au sein du gouvernement, où un vote à la majorité des deux tiers est nécessaire pour approuver certaines mesures.

De même, le parti chrétien des Forces libanaises, farouchement opposé au Hezbollah et qui n’a pas fait partie d’un cabinet gouvernemental depuis plus de cinq ans, a également été autorisé à choisir quatre ministres, dont ceux des Affaires étrangères et de l’Énergie.

M. Salam s’est engagé à réformer le système judiciaire libanais et à rétablir la stabilité dans ce pays qui fait face à de multiples crises économiques, politiques et sécuritaires depuis plusieurs décennies.

Il a également promis de mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah en novembre 2024, et de s’assurer que les troupes israéliennes quittent le Liban dans le cadre de cet accord.

Le cabinet est maintenant chargé de rédiger les grandes lignes de ses priorités et doit obtenir un vote de confiance du parlement libanais pour fonctionner pleinement. Le Hezbollah continue d’exercer une certaine influence au sein du parlement multipartite, avec 15 des 128 sièges. Amal détient aussi 15 sièges.

En collaboration avec Associated Press et Reuters.

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