Le magnat des médias prodémocratie de Hong Kong, Jimmy Lai, a été condamné à cinq ans et neuf mois de prison pour fraude après avoir été reconnu coupable d’avoir violé un contrat de location pour le siège de son journal.
Jimmy Lai a été reconnu coupable d’avoir violé les termes d’un contrat de location pour le siège du tabloïd prodémocratie Apple Daily, aujourd’hui disparu. Il avait dissimulé les activités de Dico Consultants entre avril 1998 et mai 2020.
Le tribunal lui a interdit de diriger une société pendant huit ans et l’a condamné à une amende de 2 millions de dollars de Hong Kong (environ 242.000 euros).
Il a également condamné Wong Wai-keung, directeur administratif de Next Digital, la société mère d’Apple Daily, à 21 mois de prison pour fraude. Jimmy Lai et Wong Wai-keung ont tous deux plaidé non coupable aux accusations.
Dans sa décision du 10 décembre, le juge a déclaré que Jimmy Lai avait enfreint les termes du bail, qui stipulait que les locaux ne pouvaient être utilisés que pour l’impression et l’édition, rapporte le site d’information Hong Kong Free Press.
Jimmy Lai a été accusé d’utiliser son organisation médiatique comme bouclier pour empêcher le propriétaire, Hong Kong Science and Technology Parks Corp, de lancer une enquête sur son entreprise.
Selon les médias, le tribunal a réduit la peine de Jimmy Lai de trois mois au motif qu’il a admis la plupart des arguments de l’accusation.
Jimmy Lai est derrière les barreaux depuis décembre 2020 pour son rôle dans des rassemblements non autorisés. Son journal prodémocratie a été contraint de fermer après l’arrestation de ses principaux dirigeants et journalistes l’année dernière.
Il a été inculpé en vertu de la loi draconienne sur la sécurité nationale imposée par Pékin. Le procès devait avoir lieu le 1er décembre, mais il a été reporté après la demande auprès de Pékin du dirigeant de Hong Kong, John Lee, d’empêcher Jimmy Lai d’engager un avocat britannique.
Figure emblématique de la liberté de la presse
Le directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières, Cédric Alviani, a réclamé la libération de Jimmy Lai, 75 ans, qu’il a qualifié de « figure symbolique de la liberté de la presse à Hong Kong ».
« Manifestations illégales, fraude, crimes contre la sécurité nationale – la diversité des charges retenues contre Jimmy Lai et la sévérité stupéfiante des peines qui lui ont été infligées montrent à quel point le régime chinois est prêt à tout pour réduire au silence cette figure emblématique de la liberté de la presse à Hong Kong. »
Des groupes internationaux de défense des droits de l’homme ont auparavant exhorté John Lee de « cesser les poursuites ciblées » contre Jimmy Lai, et de le libérer de prison en abandonnant immédiatement toutes les charges retenues contre lui.
« L’emprisonnement de Jimmy Lai et celui d’autres journalistes de Hong Kong, dont plusieurs cadres du feu Apple Daily, ont sérieusement ébranlé la confiance dans le système judiciaire de la ville et dans l’État de droit », ont écrit ces groupes dans une lettre commune le 15 novembre.
L’Associated Press a contribué à cet article.
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