Les politiques et les actions de Pékin pendant la pandémie de Covid-19 n’ont pas fait l’objet d’un examen suffisamment approfondi, en particulier si l’on considère les révélations et les revirements politiques de ces derniers mois.
Face aux preuves contraires de plus en plus nombreuses, le régime chinois a soutenu catégoriquement pendant trois ans que la théorie zoonotique était la seule véritable base de l’épidémie de virus. Les scientifiques chinois se sont donnés beaucoup de mal pour masquer les origines du virus en supprimant, au début de l’année 2020, des bases de données publiques d’au moins 13 séquences génomiques représentant les premières souches du virus.
Pourtant, selon le New York Times, des scientifiques australiens, français, américains et d’autres pays ont par la suite découvert « des séquences génétiques inédites provenant du marché de gros de fruits de mer de Huanan à Wuhan » dans une base de données en ligne.
De plus, en février, dans un rapport classifié basé sur de nouveaux renseignements fournis à la Maison Blanche et au Congrès, le département américain de l’Énergie a conclu que la pandémie « résultait très probablement d’une fuite de laboratoire », selon le Wall Street Journal. Ce n’était que le dernier d’une série de rapports de recherche et d’analyses indépendantes qui ont conclu que la fuite d’un laboratoire était de manière quasi-certaine l’explication la plus probable de l’origine de l’épidémie de Covid.
En décembre 2022, le dirigeant Xi Jinping est revenu brusquement sur sa politique du « zéro Covid », qui s’est révélée être un échec total après près de trois ans de restrictions drastiques qui ont causé la mort de nombreux Chinois et affaibli l’économie. Même les obligations relatives aux ports du masque ont été levées. Comme l’a rapporté Reuters le 16 avril, « le métro de Pékin a abandonné l’obligation de porter un masque pour les voyageurs », une mesure qui a été généralisée pour l’ensemble des transports publics.
Et comme toutes les politiques avortées concoctées par le Parti communiste chinois (PCC), le « zéro Covid » a par la suite été relégué au plus profond de la mémoire collective afin de masquer la responsabilité du PCC. Et les médias étrangers ont obligeamment évité de condamner la politique chinoise du « zéro Covid » depuis sa suppression.
Il faut se rappeler que le PCC est composé de bureaucrates privilégiés qui sont avant tout des autocrates. En tant que tel, ils sont intimement convaincus de posséder une compréhension de toute chose incomparablement supérieure à tout le monde – ou du moins, c’est ce qu’ils prétendent. L’objectif n°1 du PCC est de se cramponner au pouvoir politique ; tout le reste est négociable. Pour ce faire, il utilise tous les outils à sa disposition, y compris sa bureaucratie tentaculaire et l’État de surveillance et de contrôle qui s’étendent à tous les recoins et à tous les foyers du pays, ainsi que la police armée populaire (PAP) pour réprimer la contestation populaire. À cela s’ajoute son Grand Firewall (ou Grand Pare-feu d’internet) qui restreint l’accès aux sources d’information étrangères et le contrôle total par la GAPP (l’Administration générale de la presse et des publications) de la narration par les médias d’État qui censurent tous les points de vue sauf ceux approuvés par le PCC.
Une grande partie de cet effort consiste à contrôler les informations mises à la disposition du peuple chinois, ainsi qu’à élaborer et à diffuser des messages destinés à une « consommation » interne. Ces messages internes sont en synergie avec la propagande externe des médias d’État et du corps diplomatique chinois à destination des États-Unis et d’autres pays occidentaux. Les deux principaux médias d’État sont Xinhua (l’agence de presse officielle du gouvernement de la République populaire de Chine) et le tabloïd, Global Times, mais de nombreux autres médias sont soigneusement coordonnés pour véhiculer les récits approuvés par le PCC. Xinhua et Global Times, publient des articles en dialectes chinois visant la population chinoise, mais aussi en anglais, français, russe, allemand, espagnol, japonais, coréen et autres langues pour une diffusion à l’extérieur du pays.
Au cours des trois dernières années, ces médias ont travaillé d’arrache-pied pour transmettre le narratif du PCC sur la pandémie, les avantages supposés pour la Chine et le monde entier de la politique « zéro Covid » de Xi Jinping, la prétendue philanthropie de la Chine communiste dans la fourniture de matériel médical et de vaccins chinois à d’autres pays. De plus, ils se sont évertués et continue encore, à contrer les reportages des médias étrangers qui révèlent la vérité sur les origines du virus et l’intransigeance de la Chine dans le partage des séquences génomiques et d’autres informations critiques sur le virus avec les communautés médicales et scientifiques.
En gardant à l’esprit l’objectif principal du PCC de conserver le pouvoir à tout prix, il est facile de comprendre comment les messages ci-dessus ont aidé à y parvenir en convainquant le peuple chinois que le régime maîtrisait avec brio la pandémie, en affirmant que son gouvernement aidait magnanimement d’autres pays à combattre le virus, en jouant sur la xénophobie inhérente aux Chinois tout en attaquant les critiques de l’étranger sur le régime, et en persuadant les Chinois d’adhérer à des mesures strictes de « zéro Covid » pour « combattre le virus ».
Une partie du contrat social existant entre le PCC et le peuple chinois est pour le régime d’offrir des opportunités économiques et d’améliorer le niveau de vie. Tant que le régime peut donner l’impression d’apporter une prospérité relative au Chinois moyen, le peuple se contente de tolérer les mesures autoritaires du PCC, du moins jusqu’à un certain point. Ce contrat s’est effondré au cours du second semestre 2022, lorsque la pandémie a mis un terme à l’économie d’exportation de la Chine et que la population a protesté dans les rues contre la politique du « zéro Covid ». Et comme le PCC ne peut résister à des troubles majeurs, Xi Jinping a perdu toute crédibilité en revenant sur sa politique phare.
Conclusions
Les messages du PCC pendant la pandémie ont été de plus en plus exposés comme des mensonges par des gouvernements et des chercheurs étrangers, en particulier en ce qui concerne les origines du virus et la politique « zéro Covid » de Xi Jinping. Même l’Organisation mondiale de la santé est intervenue, demandant aux Chinois de se montrer plus ouverts et de fournir des données clés sur les origines du virus.
Comme l’a rapporté CNN le 6 avril, le Dr Maria Van Kerkhove, responsable technique du Covid-19 à l’OMS et chef du programme sur les maladies émergentes, a déclaré que « les données clés de la Chine sur les origines de l’épidémie de Covid-19 [manquent], mettant le monde en danger ».
En outre, personne ne connaît le nombre réel de décès dus au Covid-19 en Chine depuis que le premier cas officiel a été signalé en novembre 2019. Le nombre officiel de décès est resté stable à un peu plus de 4600 entre mai 2020 et décembre 2022. Il est quasi-certain que le PCC l’a sous-estimé pour des raisons politiques, afin de « montrer au monde » que la réponse de la Chine était efficace et devrait être imitée par d’autres pays.
Après la fin de la politique « zéro Covid », la Chine a signalé l’apparition d’une épidémie issue d’une souche moins virulente du virus à partir de janvier. Pourtant, la dissimulation du nombre de morts s’est poursuivie.
Time Magazine a cité une analyse de Zuo-Feng Zhang, directeur du département d’épidémiologie de la Fielding School of Public Health de l’université de Californie à Los Angeles : « S’appuyant sur un rapport de l’École nationale du développement de l’université de Pékin, qui a révélé que 64 % de la population était infectée à la mi-janvier, il a été estimé que 900.000 personnes seraient décédées au cours des cinq semaines précédentes, sur la base d’un taux de létalité prudent de 0,1 %. Cela signifie que le nombre officiel de décès dans les hôpitaux représente moins de 7 % de la mortalité totale observée au cours de l’épidémie. »
Pourtant, les statistiques chinoises rapportées par Worldometers (statistiques mondiales en temps réel) le 24 avril ne font état que de 503.302 cas au total et de seulement 5272 décès de Chinois à ce jour. On est loin des 64 % de la population infectée (0.64 x 1 454 886 466 = 931.127.338) et des 900.000 décès estimés !
Ainsi, une seule conclusion s’impose : le narratif sur le Covid du PCC n’est rien d’autre qu’un tissu de mensonges. C’est ce que font les communistes.
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