AMéRIQUE LATINE

Le Panama ne renouvellera pas l’accord ‘la Ceinture et la Route’ avec la Chine

Cette annonce fait suite à la rencontre entre le président Jose Mulino et le secrétaire d'État américain Marco Rubio, qui s'est tenue dimanche à Panama City
février 3, 2025 13:11, Last Updated: février 3, 2025 15:00
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Le président du Panama, José Raúl Mulino, a déclaré dimanche que son pays ne renouvellerait pas son protocole d’accord avec la Chine pour faire partie de l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) du Parti communiste chinois (PCC).

S’adressant aux journalistes, M. Mulino a déclaré que l’accord devait être renouvelé dans deux ans et que son gouvernement évaluait les possibilités de l’abroger plus tôt, selon les médias locaux.

« Nous allons étudier la possibilité de mettre fin au projet plus tôt. Je pense qu’il doit être renouvelé dans un ou deux ans », a-t-il déclaré en espagnol.

Le président Mulino a fait cette annonce après un entretien à Panama City avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio plus tôt dans la journée, au cours duquel ce dernier a appelé le Panama à s’attaquer d’urgence à l’influence du PCC sur la région. L’administration Trump avait accusé le pays de ne pas garantir la neutralité du canal de Panama construit par les États-Unis, une exigence énoncée dans le « Traité concernant la neutralité permanente et l’exploitation du canal de Panama » de 1977. Ce traité a permis aux États-Unis de céder le contrôle du canal au Panama en 1999.

« Je ne pense pas qu’il y ait actuellement une menace réelle contre le traité [de neutralité] et sa validité », a déclaré le dirigeant panaméen.

En ce qui concerne l’accord pour rejoindre le projet d’infrastructure mondial chinois de « la Ceinture et la Route », il avait été signé en 2017 sous l’ancienne administration du président Juan Carlos Varela, après qu’il a rompu les liens diplomatiques du pays avec Taïwan.

Des responsables américains ont prévenu que le projet ICR était une « diplomatie du piège de la dette » du PCC. Partout dans le monde, le Parti-État a proposé des prêts aux pays en développement, dans le cadre des accords de l’ICR, pour des projets d’infrastructure qui ont finalement conduit à des niveaux d’endettement insoutenables pour les pays participants, laissant leur infrastructure stratégique vulnérable au contrôle de la Chine.

Lors de leur entretien du 2 février, M. Rubio a expliqué à M. Mulino que le président américain Donald Trump était préoccupé par la « position actuelle d’influence et de contrôle » du PCC sur la zone du canal de Panama, citant le traité de neutralité.

M. Rubio a clairement indiqué que le statu quo était « inacceptable » et que les États-Unis prendraient « les mesures nécessaires pour protéger leurs droits » en vertu du traité, selon la porte-parole du département d’État, Mme Tammy Bruce.

En réponse, M. Mulino a affirmé la souveraineté de son pays sur le canal de Panama et a déclaré que la voie navigable continuerait à fonctionner comme « une entité autonome », selon un communiqué en espagnol publié par son bureau.

« Je comprends que le président Donald Trump soit préoccupé par cette question, compte tenu de l’époque où ces traités ont été signés et de la situation présente » de Hutchison Ports, société dont le siège est à Hong Kong et qui exploite les ports aux deux extrémités du canal, a déclaré le président Mulino.

Le Panama s’est également engagé à former une équipe technique pour « clarifier les doutes » que les fonctionnaires américains pourraient avoir sur le fonctionnement de la voie navigable, a déclaré son bureau.

M. Mulino a ajouté que le Panama étendrait le protocole d’accord conclu le 24 juillet avec le ministère américain de la Sécurité intérieure afin d’aider les autorités américaines à résoudre les problèmes d’immigration illégale.

Plusieurs responsables américains ont salué, sur les réseaux sociaux, la décision de M. Mulino de mettre fin à l’accord sur l’ICR, le conseiller à la Sécurité Nationale Mike Waltz s’y référant comme un « pas dans la bonne direction ».

Le député républicain du Michigan Bill Huizenga a félicité M. Marco Rubio pour ses efforts visant à contrer l’influence du PCC au Panama.

« La Chine a eu beaucoup trop d’influence ici sur l’hémisphère occidental. Maintenant, c’est au tour de l’Afrique et d’autres régions du monde », a déclaré M. Huizenga sur X.

La Commission des Affaires Étrangères de la Chambre des Représentants a déclaré sur X que « le Panama semble prêt à fermer le robinet » après l’unique visite de M. Rubio dans le pays.

Ces entretiens ont marqué le premier voyage à l’étranger du secrétaire d’État depuis qu’il a pris ses fonctions il y a moins de deux semaines. Ce voyage, qui comprend des étapes au Salvador, au Costa Rica, au Guatemala et en République dominicaine, marque également la première fois depuis un siècle qu’un secrétaire d’État américain fait de l’Amérique latine sa première destination officielle, reflétant ainsi la volonté des États-Unis de contrer l’empiètement diplomatique croissant de la Chine dans la région.

Les États-Unis ont passé une décennie à construire le canal de Panama, qui relie la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique. En 1999, en vertu du traité de 1977, le Panama a pris le contrôle de cette voie d’eau de 80 km de long.

Eva Fu a contribué à la rédaction de cet article.

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