Le Pérou a interdit l’entrée sur son territoire à l’ancien président bolivien Evo Morales pour son « intervention » dans les affaires politiques internes du pays, plongé dans une grave crise institutionnelle et politique, a annoncé lundi le ministère de l’Intérieur.
« L’interdiction d’entrée dans le pays par tous les postes de contrôle migratoires a été ordonnée pour neuf ressortissants boliviens, dont Monsieur Juan Evo Morales Ayma », a indiqué le ministère de l’Intérieur, assurant que « ces derniers mois, des citoyens étrangers de nationalité bolivienne ont été identifiés comme étant entrés dans le pays pour mener des activités de prosélytisme politique ».
Cette annonce coïncide avec de nouvelles manifestations et des blocages de routes dans six des 25 régions du pays. Les protestataires réclament la démission de Dina Boluarte arrivée à la tête du pays après la destitution de Pedro Castillo, un nouveau Parlement et la tenue immédiate d’élections, déjà avancées de 2026 à avril 2024.
Evo Morales, qui a présidé la Bolivie de 2006 à 2019, a été actif dans la politique péruvienne depuis l’arrivée au pouvoir de l’ancien président de gauche, en juillet 2021, et jusqu’à son éviction le 7 décembre.
Depuis, le dirigeant bolivien a exprimé son soutien aux manifestations réclamant le départ de Dina Boluarte et notamment à celles qui ont lieu à Puno, la région aymara (peuple amérindien) qui borde la Bolivie.
« Alors que les groupes oligarchiques de droite au Pérou tentent de nous intimider avec des mensonges et des accusations insoutenables, la répression brutale se poursuit contre les frères et sœurs indigènes qui réclament la justice, la démocratie et la récupération de leurs ressources naturelles. Le Pérou profond s’est réveillé », a écrit samedi sur Twitter Evo Morales, ex-paysan cocalero (producteur de coca) issu d’une famille aymara, qui s’est rendu pour la dernière fois en novembre chez le voisin péruvien.
Les manifestations ont commencé au Pérou après la destitution par le Parlement puis l’arrestation de M. Castillo, à la suite de sa tentative de dissolution du Parlement qualifiée de « coup d’Etat ».
Dina Boluarte est la sixième personne à occuper la présidence en cinq ans, dans un pays qui connait une crise politique permanente émaillée de soupçons de corruption.
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