La préfecture du Val-d’Oise a annoncé jeudi soir l’interdiction de la marche prévue samedi pour les sept ans de la mort d’Adama Traoré, décédé lors d’une interpellation en 2016 et érigé en emblème des violences policières, dans le contexte des émeutes consécutives à la mort de Nahel.
« À la suite de la procédure contradictoire engagée avec le comité Vérité pour Adama, #préfet95 interdit la manifestation et les rassemblements prévus le samedi 8 juillet 2023 à Persan et à Beaumont-sur-Oise », ont tweeté les services de l’État.
Le 19 juillet 2016, le jeune homme noir de 24 ans décédait dans la cour de la caserne de Persan, à une trentaine de kilomètres au nord de Paris, peu après son arrestation par des gendarmes au terme d’une course-poursuite.
Dans le cadre de sa mobilisation, le collectif « Vérité pour Adama » rassemble chaque année des centaines de personnes à l’occasion d’une marche à Persan et Beaumont-sur-Oise pour réclamer la mise en examen des gendarmes mis en cause, et dénoncer plus largement les violences policières.
À la mi-journée, la préfecture avait annoncé « envisager » l’interdiction de l’événement en arguant de possibles « troubles graves à l’ordre public » avec la venue d’« éléments perturbateurs » à cette manifestation, à laquelle était susceptible d’assister la mère de Nahel M.
Chaque année, le cortège de la marche pour Adama Traoré déambule dans une atmosphère militante mais sans incident, pour finir par un concert de rap dans un parc. De nombreux syndicats, organisations et partis politiques y étaient attendus cette année, à la suite de l’émotion soulevée par la mort de Nahel M.
L’instruction judiciaire sur la mort d’Adama Traoré est toujours en cours. Selon des sources proches du dossier, les investigations judiciaires sont terminées et le parquet de Paris doit désormais prendre ses réquisitions dans ce dossier dans lequel les trois gendarmes qui l’ont interpellé ont été placés fin 2018 sous le statut de témoin assisté.
Les premières autopsies ont conclu à l’asphyxie d’Adama Traoré, sans établir avec certitude la cause de son décès. En 2020, une nouvelle expertise a exonéré les gendarmes, mais un médecin mandaté par la famille a estimé qu’un plaquage ventral avait causé son asphyxie.
Le mois dernier, la Défenseure des droits, Claire Hédon, a relevé une série de « manquements » et demandé « des poursuites disciplinaires » contre les gendarmes impliqués dans son arrestation.
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