Le Quotidien de La Réunion a annoncé tard lundi soir qu’il ferait l’impasse sur le Mondial-2022 de football organisée au Qatar (20 nov-18 déc) en raison « des atteintes intolérables à la dignité, aux libertés humaines, aux minorités, à la planète » dans l’organisation du tournoi.
« Sans nous », a titré sur fond de stade vide Le Quotidien de La Réunion, l’un des deux journaux régionaux de l’île, en Une de son édition de mardi.
A la Une, ce mardi 13 septembre 2022
Téléchargez le journal ici ? https://t.co/IngWKuDiSr pic.twitter.com/ySndzmjFzF— Le Quotidien (@lequotidien) September 13, 2022
C’est la première fois en France qu’un média annonce boycotter cet événement majeur de la planète foot.
Dans un communiqué adressé aux autres médias locaux dans la soirée de lundi, le journal a précisé qu’il n’y aurait « plus (…) ni articles, ni publicités évoquant l’aspect sportif de ce Mondial-2022 ».
« Notre journal boycottera tout ce qui est en lien avec l’événement sportif, mais relayera les informations en lien avec les problématiques écologiques et humaines portées par la compétition », a indiqué mardi matin à l’AFP le directeur du Quotidien, Vincent Vibert.
Cette annonce coïncide avec la date du 46ème anniversaire du Quotidien.
Une coupe du monde controversée
La rédaction justifie ce choix par le respect de sa ligne éditoriale qui « défend des valeurs de respect, de bienveillance, d’engagement, d’indépendance et de liberté d’expression ».
« Ce projet de boycott a été proposé par le chef du service des sports du journal », explique Vincent Vibert. « Il ne savait pas comment relayer l’événement, il a donc proposé à la direction de tout simplement le boycotter, ce que nous avons validé et présenté en interne », ajoute-t-il.
La compétition, qui débutera le 20 novembre prochain à Doha, capitale du Qatar, a suscité la polémique à plusieurs reprises. Des collectifs de défense des droits humains et de l’environnement s’interrogent sur le bien fondé de cet événement.
Les conditions de travail des ouvriers étrangers ayant construit les infrastructures et le déroulement de la compétition dans sept stades ouverts et climatisés sont régulièrement dénoncés.
Saud Abdulaziz Abdul Ghani, l’homme derrière le concept de la climatisation de ces enceintes sportives, avait expliqué en mai à l’AFP que les stades seraient alimentés par une ferme de panneaux solaires. Une technologie décrite comme « aussi durable que possible ».
« Boycotter la Coupe du monde de football en raison de la climatisation des stades du Qatar serait sans effet sur les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique », a estimé, dimanche sur RTL, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
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