Le Sénat valide à son tour très largement l’accord avec l’Ukraine

Par Epoch Times avec AFP
14 mars 2024 09:40 Mis à jour: 14 mars 2024 09:50

Après l’Assemblée nationale mardi, le Sénat a largement approuvé mercredi l’accord de sécurité entre la France et l’Ukraine, malgré certaines réserves de la chambre haute où le camp présidentiel est très minoritaire.

Les sénateurs ont voté à 293 voix contre 22 en faveur de la stratégie française de soutien à Kiev lors d’un scrutin non contraignant.

Dans un hémicycle qui ne compte aucun élu de La France insoumise et seulement trois du Rassemblement national, la déclaration du Premier ministre Gabriel Attal n’a pas donné lieu à des débats aussi vifs qu’au Palais Bourbon, où le RN s’était abstenu tandis que LFI avait voté contre.

L’immense majorité des sénateurs Les Républicains, première force politique au Palais du Luxembourg, ont voté pour, malgré six oppositions et quatre abstentions. Seul le groupe communiste a voté contre.

« Tourner le dos à l’Ukraine, ce serait tourner le dos à nos valeurs, trahir la confiance de nos alliés, faire acte de faiblesse », a redit Gabriel Attal en ouverture des débats, rappelant comme la veille que le conflit entrait dans un « moment de bascule », en présence en tribunes de l’ambassadeur ukrainien en France, ovationné par tous les bancs du Sénat.

Un vote de soutien à l’Ukraine, pas au gouvernement

Dans un hémicycle relativement clairsemé, les propos controversés du président de la République Emmanuel Macron sur l’hypothèse d’envoyer des troupes occidentales au sol ont notamment été au cœur des prises de parole.

« Ces déclarations changeantes, ces tête-à-queue ont eu pour résultat d’isoler la France, de diviser et de déconcerter nos alliés », a lancé le chef de file des Républicains au Sénat Bruno Retailleau, alertant aussi sur l’hypothèse d’une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’Otan qui l’ont « interpellé ». « Notre vote est un vote de soutien à l’Ukraine, en aucun cas de soutien au gouvernement », a-t-il ajouté.

De son côté, Gabriel Attal a maintenu la ligne gouvernementale : « Nous ne nous fixons pas de limite face à une Russie qui, elle, n’en fixe aucune », a-t-il affirmé. Une déclaration qui aurait « mérité davantage de précision », a regretté le centriste Philippe Folliot.

Le socialiste Rachid Temal a lui invité le gouvernement à « revoir la loi de programmation militaire » pour « prendre des mesures exceptionnelles de production » de munitions. Plus offensive, la communiste Cécile Cukierman a fustigé « un traité de défense marqué par l’absence préoccupante de limites claires sur le volet de coopération militaire » et une France « ridiculisée » par la position présidentielle.

Conclu pour une durée de dix ans, l’accord avec l’Ukraine comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l’artillerie et de la défense aérienne. Emmanuel Macron s’exprimera sur l’Ukraine jeudi dans le journal de 20 heures de TF1 et France 2.

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