Deux ans et demi après la fin de leur dernier accord de pêche, Dakar et Nouakchott ont conclu cette semaine une nouvelle convention permettant aux pêcheurs sénégalais de travailler en Mauritanie, a-t-on appris mercredi auprès des autorités sénégalaises.
Le nouvel accord de pêche a été signé lundi soir à Nouakchott en marge du sommet de l’Union africaine (1er et 2 juillet) entre les ministres sénégalais et mauritaniens de la Pêche, Oumar Guèye et Nani Ould Chrouga, a affirmé à l’AFP Mamadou Goudiaby, responsable de la pêche au ministère.
Avec ce nouvel accord d’une durée d’un an renouvelable, les pêcheurs sénégalais sont bénéficiaires de 400 licences pour capturer 50.000 tonnes de poissons pélagiques avec 400 pirogues, a précisé M. Goudiaby. Les espèces concernées par cet accord sont notamment les sardinelles, les chinchards, les ethmaloses et les anchois.
Le débarquement des captures des pêcheurs sénégalais dans les eaux mauritaniennes se fera d’abord en territoire mauritanien pour permettre aux autorités mauritaniennes de procéder à des contrôles avant leur acheminement au Sénégal, a indiqué M. Goudiaby.
Le Sénégal va verser à la Mauritanie 15 euros pour chaque tonne de poisson pêchée, dont 10 euros dus par les pêcheurs et 5 euros par l’Etat du Sénégal, selon le nouvel accord. Ce nouvel accord a été conclu après la mort le 29 janvier d’un jeune pêcheur sénégalais tué par des garde-côtes mauritaniens dans les eaux territoriales mauritaniennes.
Ces garde-côtes mauritaniens avaient tiré sur une pirogue transportant neuf pêcheurs sénégalais qui circulait dans leurs eaux territoriales mauritaniennes, non loin de la frontière entre les deux pays, tuant un des occupants de l’embarcation. Des manifestations avaient éclaté à Saint-Louis (nord) du Sénégal, près de la Mauritanie, pour protester contre ce meurtre et réclamer des licences de pêche à Nouakchott.
La ville de Saint-Louis abrite une importante communauté de pêcheurs qui traditionnellement exercent leurs activités en Mauritanie. Le précédant accord de pêche qui liait Dakar à Nouakchott n’avait pas été renouvelé depuis janvier 2016 en raison du refus de la partie sénégalaise d’observer l’obligation de débarquement des prises en Mauritanie, prévue par une nouvelle réglementation mauritanienne.
Les pêcheurs sénégalais sont confrontés à une raréfaction de la ressource halieutique dans leur pays due notamment à une surexploitation. Ils dépendent en partie des eaux poissonneuses de la Mauritanie voisine, selon des professionnels de la pêche. Des incidents entre gardes-côtes mauritaniens et pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, souvent accusés de violer l’espace maritime mauritanien, ont été fréquents au cours des dernières années.
DC avec AFP
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