Malgré les alertes répétées depuis plusieurs années sur le manque de personnel et le manque de lits, la situation des hôpitaux psychiatriques continue d’empirer. Nantes n’est pas non plus épargnée.
Après la pédiatrie et les brancardiers, c’est au tour du personnel du service de neuro-traumatologie (infirmiers, aides-soignantes, agents de service hospitaliers) de se mettre en grève. Moins d’une semaine après avoir été vivement encouragé à limiter la sortie de patients lors du passage de la flamme olympique en Loire-Atlantique, le CHU de Nantes a procédé mercredi à la fermeture de 30 lits.
Certains des 30 patients soignés dans l’unité supprimée ont été redirigés vers d’autres services du centre hospitalier. Cependant, faute de place, quelques malades – sélectionnés parmi les plus stabilisés, et ceux qui avaient un projet de sortie – ont été en quelque sorte poussés dehors. « C’est brutal et honteux, absolument honteux, et ce, aussi bien pour les patients – dont certains présentent des risques psychosociaux majeurs – que pour les professionnels », réagit Élise Lebail, secrétaire CGT et infirmière au service psychiatrie du CHU de Nantes. La direction du CHU indique être « à l’écoute des équipes et met tout en œuvre pour répondre aux difficultés actuelles, notamment en recrutant des contractuels de remplacement et en recourant à l’intérim. »
« Le personnel est essoré »
Depuis plusieurs mois, des personnels de santé se plaignent d’un manque d’effectifs, d’arrêts de travail ou de congés maternité non remplacés, de modifications fréquentes de planning. Beaucoup sont épuisés et pointent la dégradation de leurs conditions de travail. « Le personnel s’arrête parce qu’il est essoré, en souffrance, et parce que les plannings sont constamment changés aux dépens de la vie privée », révèle une employée au CHU de Nantes depuis 1993 à nos confrères de Ouest-France.
L’établissement n’est pas le seul centre de soins confronté à une baisse drastique du nombre de lits en psychiatrie. En moins d’un an, une soixantaine de places ont ainsi été supprimées en Loire-Atlantique, de Saint-Nazaire à Blain, au nord de Nantes. L’Agence régionale de santé des Pays de la Loire a admis être informée de la situation. Un plan d’urgence a été lancé l’été dernier. Il propose notamment une meilleure prise en charge en amont de l’hospitalisation, avec, par exemple, des lignes téléphoniques de conseil, des réseaux d’écoute et d’accueil, et un soutien aux projets de télésanté en psychiatrie.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.