La 64ème édition du concours de l’Eurovision s’est ouverte samedi soir à Tel-Aviv, tenant d’emblée la promesse d’une effusion rutilante et tapageuse lors de laquelle les Pays-Bas et Duncan Laurence sont donnés favoris mais où Madonna pourrait voler la vedette aux aspirants à la gloire.
La vainqueure israélienne du concours 2018, Netta Barzilaï, a lancé dans un déferlement de décibels et d’effets de lumière la montée sur scène des 26 candidats qui briguent pendant trois heures et demie les suffrages d’un jury de professionnels et des téléspectateurs. Des dizaines de millions de personnes à travers le monde, sans doute indifférents ou ignorants des appels au boycott lancés par les défenseurs des Palestiniens, vont suivre l’autoproclamée plus grande compétition musicale au monde.
S’accompagnant au piano, le Néerlandais Duncan Laurence a les faveurs des bookmakers avec « Arcade », ballade inspirée de la disparition d’un être cher, détonnant dans une compétition dont l’insouciance, la diversité et le tape-à-l’œil – n’en déplaisent à ses détracteurs – drainent des foules d’inconditionnels dans une ambiance de fête. Un succès néerlandais serait une première en 44 ans.
« J’espère qu’aujourd’hui sera un jour historique. En tout cas, je vais tout faire pour », a déclaré samedi Duncan Laurence à des journalistes néerlandais ayant fait le déplacement à Tel-Aviv. Parmi les autres favoris: l’Australie et la Suisse se disputent les deuxième et troisième rangs, selon les derniers pronostics des sites de paris en ligne.
Lors des demi-finales cette semaine à Tel-Aviv, la mise en scène épurée de Duncan Laurence a tranché avec l’exubérance de la représentante australienne, Kate Miller-Heidke, interprète de la chanson « Zero Gravity ». Habillée d’une extravagante robe blanche pailletée et juchée sur une perche mobile à plusieurs mètres de hauteur, la chanteuse mêle pop, dance et vocalises.
Une chanson aux airs pop également pour le Suisse Luca Hänni qui devance le Suédois John Lundvik avec la chanson « She Got Me ». Le Suédois, un ancien athlète, interprète « Too Late For Love », un titre au refrain très accrocheur, mêlant des chœurs gospel. La France, elle, est représentée par Bilal Hassani, devenu dans son pays une égérie queer avec sa perruque blonde et son look androgyne et qui interprétera « Roi ».
Mais la vedette de la compétition pourrait être volée par la star américaine Madonna qui se produira dans le courant de la finale. Habituée d’Israël où elle a donné plusieurs concerts, le dernier remontant à 2012, l’interprète de « La Isla Bonita » est adepte de la Kabbale, la mystique juive secrète et réservée aux initiés. Elle a choisi à ce titre de se faire appeler Esther.
La diva américaine de 60 ans est arrivée mardi en Israël entourée de 135 personnes dont 40 choristes, 25 danseurs et une équipe de techniciens, selon des informations de presse. Une grande partie de la facture est réglée par le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, selon la presse locale.
La « Reine de la pop » interprétera deux chansons, son classique « Like A Prayer », qui célèbre cette année son 30e anniversaire, et le nouveau titre « Future », qu’elle chantera avec le rappeur Quavo. « Future », extrait du prochain album studio de Madonna, Madame X dont la sortie est prévue pour le 14 juin, sera présenté en première mondiale, ont confirmé les organisateurs.
Réputé pour sa vie nocturne animée, Tel-Aviv semble le lieu approprié pour accueillir ce sommet d’extravagance musicale et télévisuelle, peut-être le plus grand événement culturel profane jamais organisé dans le pays. D’éminents rabbins ultra-orthodoxes israéliens ont d’ailleurs appelé à prier pour dénoncer la « profanation » que constitue, selon eux, la tenue du concours de l’Eurovision durant shabbat, le jour sacré de repos hebdomadaire juif.
Le shabbat, observé du vendredi au samedi soir, prendra fin juste avant le début de la finale, mais les répétitions et les préparatifs auront lieu avant. Tel-Aviv, la vibrante capitale économique et culturelle d’Israël, s’enorgueillit d’être une ville moderne, cosmopolite, hospitalière. Israël et Tel-Aviv font face aux appels au boycott de la part de militants, qui dénoncent une entreprise culturelle visant à occulter les réalités du conflit israélo-palestinien.
Les artistes eux-mêmes se tiennent à l’écart des controverses et Israël espère tirer tout le profit possible en termes d’image d’une compétition qui s’est déroulée jusqu’à présent sans encombre. Ceux qui auront conservé quelque sensibilité politique samedi soir prêteront une attention particulière quand les Islandais d’Hatari monteront sur scène. Réputé imprévisible, le groupe en tenue de cuir cloutée arrive précédé par son opposition déclarée à l’occupation israélienne des Territoires palestiniens.
D.C avec AFP
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