Vendredi 30 juin, au palais de justice de Nanterre, les premières peines de prison ferme ont été prononcées à l’encontre d’émeutiers jugés en comparution immédiate, notamment pour avoir visé les forces de l’ordre.
Alors que l’embrasement de la commune des Haut-de-Seine s’est propagé à d’autres villes, les interpellations et les comparutions immédiates se sont multipliées ces derniers jours. Vendredi, une vingtaine de prévenus âgés de 17 à 24 ont été jugés pour leur participation aux violences.
Tous reconnaissent leur présence au cœur des émeutes mais aucun n’a évoqué le jeune Nahel tué lors d’un contrôle de police le 27 juin, ni même reconnu de forts ressentiments à l’encontre de la police, rapporte Le Monde.
«Pardon, j’ai fait ça dans l’euphorie.»
Parmi eux, cinq jeunes devaient répondre d’actes de rébellion, violences sur policiers ou dégradations. Tous ont dit être passés par là et avoir suivi le mouvement, pas de quoi convaincre le tribunal, qui après une très courte délibération, a prononcé des peines de prison ferme avec mandat de dépôt pour trois jeunes.
L’un d’eux, Y. a été interpellé pour avoir visé les forces de l’ordre avec un mortier d’artifice. «Pardon, j’ai fait ça dans l’euphorie», a-t-il plaidé, admettant : « je sais, j’ai fait une grosse erreur», ainsi que le relate France Info. Le jeune homme de 21 ans, au casier judiciaire vierge comme la plupart des prévenus ce jour-là, écope tout de même de quatre mois de prison ferme, une peine qui devrait servir d’exemple, selon le souhait du procureur.
«Certains parents ne maîtrisent plus.»
L’avocat d’un des émeutiers, Me Morad Falek, se dit marqué par le jeune âge des prévenus et déplore l’impuissance des parents face au déchaînement de violence de leurs enfants. «Monsieur le président de la République a appelé les parents à la responsabilité. C’est très bien. Je crains que ça reste un vœu pieu parce que certains parents ne maîtrisent plus.», a-t-il confié, ainsi que le rapportent nos confrères.
Pour traiter l’affluence exceptionnelle de prévenus déférés devant le tribunal judiciaire de Nanterre, les magistrats ont dû organiser deux chambres, au lieu d’une habituellement et se sont affairés jusque tard dans la nuit. Les comparutions se poursuivent tout le weekend.
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