Si vous vous demandez où va l’économie, vous n’êtes pas seul. Il y a suffisamment de données, d’indicateurs et d’opinions d’économistes pour débattre de cette question sans fermer l’œil de la nuit. Robert Shiller, Prix Nobel d’économie, aurait prédit qu’en raison de l’ « effet Trump » , la prochaine récession devra se faire attendre encore « plusieurs années ».
L’économiste comportemental Robert Shiller estime que la façon de dépenser sans compter du président Trump et son style de leadership de conférencier motivant peuvent être des facteurs déterminants. Robert Shiller a-t-il raison ? Connaît-il la réponse à cette polémique incessante… Et vous, qu’en pensez-vous ?
La psychologie et les attitudes sont importantes
Possiblement ; mais pas tout à fait complètement. Les facteurs psychologiques peuvent y jouer un rôle et sont importants. Les circonstances peuvent avoir une incidence sur l’économie, bien sûr, mais l’attitude des gens à l’égard des circonstances peut aussi avoir une incidence. Comme l’ancien président Ronald Reagan dans les années 1980, Donald Trump comprend que l’optimisme, un atout majeur pour progresser, est contagieux. Il sait aussi qu’avoir la ferme croyance en sa réussite précède habituellement les résultats positifs.
À l’inverse, le pessimisme qui voit les choses plus en noir a aussi une influence sur la façon de penser des gens et sur les résultats finaux. C’est pourquoi M. Trump a accusé ses détracteurs dans les médias et le gouvernement d’essayer de « convaincre » indûment le pays en récession en répétant à plusieurs reprises que nous sommes très près d’une récession.
Provoquer forcément la contraction de l’économie à des fins politiques est en soi une force qu’il faut contrer. Cela expliquerait sans doute pourquoi M. Trump ne cesse d’encourager et de mettre en valeur l’économie.
Mais la performance économique ne se limite pas à la psychologie et aux attitudes.
Un mélange de forces économiques conflictuelles
D’énormes forces sont à l’œuvre à l’échelle nationale et mondiale qui déterminent habituellement l’orientation de l’économie. Il serait difficile de se rappeler quand les données et les tendances économiques ont été plus contradictoires que celles d’aujourd’hui. Cela dit, il y a, en fait, de véritables raisons pour lesquelles l’économie ralentit, en général, à ce stade du cycle, mais elle ne l’a pas encore fait.
Prenons, par exemple, la guerre commerciale avec la Chine. La sagesse économique traditionnelle veut qu’une guerre commerciale diminue la croissance économique et entraîne souvent une diminution des échanges commerciaux et, par conséquent, de l’activité économique. Cela s’est avéré vrai dans certains secteurs de l’économie, comme le secteur manufacturier et l’agriculture.
Néanmoins, la guerre commerciale n’est pas une réalité fixe. Comme beaucoup d’autres environnements économiques dans le monde, c’est plutôt fluide. La réalité d’aujourd’hui n’est pas nécessairement celle de demain.
Les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, par exemple, ont rendu la situation difficile pour le secteur manufacturier américain, ce qui, selon certaines mesures, est dans le pire état qu’il ait connu depuis 2009. Mais en même temps, les entreprises s’adaptent rapidement, trouvant de nouvelles chaînes d’approvisionnement dans d’autres endroits pour fabriquer leurs produits.
Des pays comme le Vietnam et la Malaisie remplacent rapidement la Chine en tant qu’endroits propices aux affaires pour les fabricants américains. Par conséquent, d’autres rapports indiquent que le secteur manufacturier américain rebondit. Ce n’est pas encore comme avant, mais cela laisse entrevoir une lueur d’espoir.
Sur le plan agricole, la situation n’est pas non plus restée statique. En fait, la chute spectaculaire des ventes de soja aux États-Unis, la culture d’exportation la plus précieuse du pays, pourrait être de courte durée. Un nouvel accord commercial partiel avec la Chine pourrait entraîner une reprise des exportations de soja pouvant atteindre 44,8 milliards € (50 milliards $) per annum. Cela ramènerait les agriculteurs américains aux niveaux de leur part du marché chinois dont ils jouissaient avant la guerre commerciale
Parallèlement, la courbe négative récurrente des rendements obligataires, la faible inflation, le retour à l’assouplissement quantitatif et les baisses de taux d’intérêt sont également des indices d’une économie en phase finale d’un marché haussier. L’assouplissement quantitatif est particulièrement inquiétant car c’est un indicateur de trop de dettes dans le système financier. Mais même ces indicateurs ne tirent pas l’économie vers le bas, du moins pas pour le moment.
Les États-Unis continuent d’afficher un taux de plein emploi et, même avec des dettes d’études élevées, les habitudes de dépenses de la génération X ne font qu’accroître la demande. Mais il est à noter que les impôts et la réglementation sont deux des principaux facteurs de croissance ou de déclin économique.
Réduire les impôts et la réglementation dans toutes les entreprises
Que l’on parle de psychologie ou simplement d’attentes rationnelles, les gens d’affaires savaient que M. Trump serait un président favorable aux affaires. Il s’agit d’un changement d’attitude radical par rapport à la mentalité étatiste et au fatalisme économique de Barack Obama.
La réduction par le président Trump des taux d’imposition des sociétés et des particuliers, ainsi que la réduction de la réglementation qui étrangle les entreprises, sont deux facteurs qui ont été largement négligés en ce qui concerne la force et la vigueur de l’économie actuelle. Et même avec une certaine baisse des perspectives commerciales, les petites et les grandes entreprises continuent d’augmenter leurs dépenses d’investissement et leurs embauches.
La création de petites entreprises est cruciale pour l’économie, non seulement pour la demande économique et l’emploi qui l’accompagne, mais aussi pour l’innovation qui en découle souvent. Sans un environnement économique positif et favorable, moins de petites entreprises ouvrent ou restent ouvertes, moins de personnes sont embauchées et les innovations sont moins susceptibles de devenir réalité.
Un climat économique positif est également un facteur important pour les grandes entreprises. À mesure que la demande augmente et que les revenus augmentent, les entreprises agrandissent leurs usines et embauchent davantage. Ce sont des concepts de base, mais la moitié du pays semble les oublier ou les ignorer.
Le professeur Shiller a-t-il raison au sujet de l’effet Trump ? Le président Trump est-il un magicien de l’économie comportementale ou l’homme orchestre psychologique ? Pas du tout. Le véritable effet Trump se résume ainsi : après plusieurs décennies à construire son empire des affaires et par la suite, à se réinventer lui-même en tant qu’énorme succès médiatique, M. Trump connaît bien les affaires et il lit bien les gens.
James Gorrie est un écrivain et conférencier basé dans le sud de la Californie. Il est l’auteur de « The China Crisis/ La crise chinoise ».
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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