Les métiers d’art européens réclament une meilleure visibilité, soutien et reconnaissance dans l’Union européenne: à l’occasion de la Biennale au Grand Palais, ils ont énoncé six revendications, notamment le bénéfice d’un label d’indication géographique protégé.
Le World Crafts Council Europe (WCC Europe) représentant les dizaines de milliers d’ateliers d’art, a réalisé une enquête auprès de ses membres afin de déterminer les enjeux du secteur. Ses résultats sont à l’origine du « Manifeste Crafting Europe » lancé jeudi. Cosigné par Ateliers d’Art de France et le WCC Europe, il demande que les termes « artisan », « artisan d’art », « artiste de la matière » et « manufacture » soient intégrés dans la programmation européenne 2021-2027, et que « le fléchage des fonds publics européens aux professionnels des métiers d’art soit garanti ».
Une « Année Européenne des Métiers d’Art » devrait avoir lieu pendant cette programmation « afin d’accroître la visibilité du secteur auprès des décideurs européens, des institutions et du grand public ». Les normes européennes doivent être « adaptées » à la réalité des entreprises de métiers d’art, soulignent encore les signataires, et il faut « développer de nouveaux modèles de transmission entre les professionnels de métiers d’art et les étudiants » pour que ces savoir-faire soient perpétués par les nouvelles générations.
Un « cadre » devrait mesurer au niveau européen « la valeur économique, éducative, culturelle et sociale » de ces métiers. Pour cela, une nomenclature et des études pour identifier le marché, les chiffres d’affaires, l’attraction de chaque implantation de métier d’art sont à effectuer. Le manifeste réclame l’extension « du label d’indication géographique protégée » au bénéfice des métiers d’art ancrés dans un territoire, ainsi que des « mesures de protection des savoir-faire en danger« , avec une législation européenne « reconnaissant, protégeant et anticipant le futur du secteur ».
Pour le directeur de la communication d’Ateliers d’art de France, Fabrice von Kote, il y a « une vraie appétence du public » et une prise de conscience au niveau politique « que les métiers d’art sont essentiels sur les territoires ». « Le problème est transversal » dans l’UE: à la fois « un manque d’identification et de reconnaissance », « des politiques publiques assez disparates », « une absence d’action globale », explique M. von Kote à l’AFP.
La formation des jeunes de nombre suffisant dans certains métiers d’art s’est vérifiée en France avec l’énorme chantier de restauration de Notre-Dame de Paris. Le secteur représente 60.000 emplois répartis en 281 métiers d’art reconnus en France. Révélations, la Biennale internationale des métiers d’art, se tient du 23 mai au 26 mai au Grand Palais.
DC avec AFP
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